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Burundi : l'opposition invitée par le médiateur ougandais à négocier avec le gouvernement


Des tireurs présumés sont présentés aux médias devant une cache d'armes découverte à Bujumbura, le 12 décembre 2015. (REUTERS/Jean Pierre Aime Harerimana)
Des tireurs présumés sont présentés aux médias devant une cache d'armes découverte à Bujumbura, le 12 décembre 2015. (REUTERS/Jean Pierre Aime Harerimana)

Des négociations inter-burundaises doivent s'ouvrir à Kampala le 28 décembre. On ne sait pas si le président Nkurunziza sera présent.

Le Cnared, coalition de tous les groupes opposés au troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza, a annoncé mercredi 23 décembre avoir été invité aux négociations sur la crise politique au Burundi, qui auront lieu le 28 décembre en Ouganda.

"Nous portons à la connaissance de tous que le Cnared a été invité dans les négociations inter-burundaises qui vont s'ouvrir à Kampala à partir du 28 décembre", a indiqué dans un communiqué cette alliance regroupant l'opposition burundaise et la société civile, toutes deux désormais essentiellement en exil.

Le gouvernement burundais n'a pas réagi à cette annonce. Il a toujours refusé jusqu'ici de discuter avec le Cnared, accusant ses membres d'être impliqués dans la tentative de coup d'Etat militaire des 13 et 14 mai et d'être derrière la rébellion naissante au Burundi. Bujumbura refusait également qu'un "dialogue" se tienne hors du Burundi.

Le président ougandais Yoweri Museveni, médiateur désigné par un sommet de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'est (EAC) en juillet, organisera ces discussions dans le palais présidentiel à Entebbe, à une trentaine de kilomètres de Kampala, a confirmé à l'AFP Crispus Kiyonga, le ministre ougandais de la Défense.

Le premier round n'avait rien donné

"Il y a 14 groupes, dont le parti au pouvoir, les partis d'opposition, et la société civile qui seront là", a-t-il déclaré, sans pouvoir dire si M. Nkurunziza serait présent.

Un premier round de discussions n'avait rien donné, la partie gouvernementale ayant décidé de se retirer du dialogue, deux jours avant la présidentielle contestée de juillet qui avait débouché sur la réélection de M. Nkurunziza.

L'Union africaine (UA) est en contact permanent avec les chefs d'état est-africains pour les amener à faire pression sur M. Nkurunziza, afin qu'il accepte d'aller aux négociations, mais aussi pour qu'il change d'avis par rapport à la mission de paix africaine au Burundi, a indiqué à l'AFP une source au sein de l'UA.

L'UA a annoncé en fin de semaine passée le déploiement d'une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), forte de 5.000 hommes et pour une durée de six mois renouvelables.

Mais le gouvernement burundais en a rapidement rejeté le principe et prévenu que si l'UA devait mener à bien ce déploiement sans son aval, cette mission serait alors considérée comme une "force d'invasion et d'occupation".

Magufuli appelle au "dialogue"

En Tanzanie, frontalière avec le Burundi et qui abrite le troisième plus grand camp de réfugiés au monde, Nyarugusu avec environ 110 000 Burundais, le président John Magufuli a appelé au "dialogue".

La présidence tanzanienne a souligné dans un communiqué que la question de la mission de paix africaine au Burundi serait un élément clé des négociations en Ouganda.

Le président kényan Uhuru Kenyatta a dépêché cette semaine un envoyé auprès de M. Nkurunziza, auquel il a fait passer un message condamnant "l'usage de la violence dans la poursuite d'objectifs politiques", et soutenant les discussions en Ouganda.

Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril de M. Nkurunziza à un troisième mandat.

L'opposition, la société civile et une partie de son camp jugent ce troisième mandat contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006) entre l'armée dominée alors par la minorité tutsi et des rébellions hutu.

Avec AFP

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