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Burundi : “Le pays n’a plus d’Etat”, selon un leader des médias locaux


Photo d’archives : des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre dans le quartier de Musaga de Bujumbura, au Burundi, mercredi 20 mai 2015.
Photo d’archives : des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre dans le quartier de Musaga de Bujumbura, au Burundi, mercredi 20 mai 2015.

Le président de l’Observatoire de la Presse Burundaise a estimé que le Burundi est déjà dans la « guerre civile depuis plusieurs mois ». Innocent Muhozi affirme qu’une « rébellion est en action ».

Le président de l’Observatoire de la Presse Burundaise a estimé que le Burundi est déjà dans la « guerre civile depuis plusieurs mois ». Innocent Muhozi affirme qu’une « rébellion est en action ».

« Un gang de criminel », c’est la qualification qu'Innocent Muhozi a attribué à la police du Burundi. Le président de l’Observatoire de la Presse Burundaise et Directeur Général de la radio-télévision Renaissance a affirmé que les « autorités sont la source des problèmes ». Mais, le président Pierre Nkurunziza a encore une fois désigné les protestataires de "malfaiteurs et d'ennemis du pays". Dans son message à la nation de ce lundi, il a plutôt salué le travail de "retrait d'armes", par la police, dans les quartiers contestataires. "130 fusils, 151 grenades et plus de sept milles munitions" ont été saisis, selon M. Nkurunziza.

Ce weekend, la violence s’est intensifiée et a fait plusieurs morts. La police et les services secrets se battent avec des groupes armés dans certains quartiers de la capitale Bujumbura. « Ce n’est plus une police d’Etat, ce n’est plus une police nationale », dit Innocent Muhozi. « Que faire d’autres que se défendre quand ils enlèvent, tuent et torturent », a-t-il souligné. Toutefois, M. Muhozi a fait remarquer que « l’armée peut jouer un rôle positif » pour arrêter « l’arbitraire ».

Pour le président de l’Observatoire de la Presse Burundaise (OPB) et Directeur Général de la radio-télévision Renaissance, « les gens n’ont pas pris les armes par plaisir ». Et ce mardi, en moins de trois mois, le président controversé Pierre Nkurunziza a lancé un troisième ultimatum à l’endroit de ceux qui combattent la police pour remettre les armes dans les prochains cinq jours au risque d’être considérés comme des « terroristes ».Ce n’est pas « l’ultimatum qui leur fera changer d’avis », a ironisé M. Muhozi. « La rébellion est là depuis bien longtemps », a-t-il ajouté.

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Cet homme des médias a également considéré que les propos des autorités, en l’occurrence l’actuel président du Senat Révérien Ndikuriyo, ont dépassé « toutes les limites ». Innocent Muhozi les qualifie de « messages appelant à la haine ethnique comme cela c’était passé au Rwanda voisin en 1994 ».

Depuis avril dernier, le Burundi a basculé dans la violence après la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat en violation de la Constitution et de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation qui avait mis fin à la guerre fratricide qui avait endeuillé le pays pendant plus d’une décennie. Selon M. Muhozi, les contestations vont au-delà du troisième mandat forcé. « C’est le refus de la perpétuation des pratiques inhumaines des deux mandats de Pierre Nkurunziza que les gens espéraient tourner la page », a-t-il conclu.

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