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Burundi: l'Eglise catholique appelle à un "vrai dialogue" avec tous les acteurs de la crise


Mgr Gervais Banshimiyubusa, président de la Conférence épiscopale du Burundi
Mgr Gervais Banshimiyubusa, président de la Conférence épiscopale du Burundi

La Conférence épiscopale burundaise explique dans son dernier message vouloir éviter un retour de la guerre civile. Le message , lu dans les paroisses du Burundi dimanche, est diffusé depuis lundi par la station catholique Radio Maria.

Dans son message, le président de la conférence épiscopale, Mgr Gervais Banshimiyubusa, appelle à la reprise d'un "vrai dialogue".

"Nous devons accepter de nous asseoir ensemble, sans exclure personne, afin de diagnostiquer ensemble la maladie qui nous afflige et trouver le remède approprié", affirme Mgr Banshimiyubusa.

"Il est nécessaire que les vrais acteurs du conflit, qui luttent pour le pouvoir, s'asseyent ensemble sans tarder", insiste l'évêque de Ngozi (nord).

Dans une allusion claire au régime du président Pierre Nkurunziza, qui assure qu'il "n'y a plus de crise" au Burundi - pays à 60% catholique - le prélat a sévèrement critiqué ceux qui "entravent" une solution négociée et nient que le pays connaisse "une crise particulièrement grave".

L'annonce fin avril de la candidature de M. Nkurunziza à un 3e mandat - qui selon l'opposition, la société civile et l'Eglise catholique viole la Constitution et l'Accord d'Arusha ayant ouvert la voie à la fin de la guerre civile (1993-2006) - a plongé le Burundi dans une grave crise émaillée de violences meurtrières.

Après avoir maté en mai une tentative de putsch, le camp Nkurunziza a étouffé mi-juin par une brutale répression six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura, la capitale. Mais les violences se sont intensifiées depuis sa réélection controversée le 21 juillet, marquée notamment par des enlèvements et meurtres de militants, des attaques nocturnes contre la police et des assassinats ciblés de figures des deux camps.

Bien qu'il ait promis un dialogue ouvert durant la campagne électorale, le président Nkurunziza et son camp ont depuis durci le ton à l'égard du camp anti-3e mandat.

"Notre appel (...) c'est qu'il n'y ait personne qui emprunte la voie de la guerre ou qui entretienne ce qui pourrait servir de prétexte à provoquer la guerre", a expliqué Mgr Banshimiyubusa. Il a estimé la situation sécuritaire "très inquiétante" à Bujumbura, parlant de gens "sauvagement assassinés", enlevés et tués, torturés ou emprisonnés de façon arbitraire.

"Que personne ne se décourage, car nombreux sont ceux qui désirent la paix (...) tout n'est donc pas perdu", a néanmoins exhorté Mgr Banshimiyubusa.

La Conférence épiscopale a également qualifié de "faux prophètes" qui "endorment les gens", les Eglises évangéliques gravitant autour de M. Nkurunziza, chrétien "born again" revendiqué et son épouse, pasteur évangélique, qui estiment tous deux que le chef de l'Etat est au pouvoir et le reste par la volonté de Dieu.

Avec AFP

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