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Burkina Faso : les sociétés privatisées de façon "irrégulière" seront re-nationalisées


Michel Kafando, le président de la transition du Brukina Faso
Michel Kafando, le président de la transition du Brukina Faso

Le gouvernement du Burkina souhaite "récupérer" toutes les sociétés privatisées de façon "irrégulière" afin de "corriger les injustices" commises sous le régime de Blaise Compaoré, a déclaré mercredi le ministre burkinabè de l'Habitat.

Les nouvelles autorités burkinabè vont "analyser les processus de privatisations (des sociétés) pour appréhender leur régularité juridique et leur opportunité politique", a affirmé René Bagoro, afin de déterminer si "le peuple a été brimé au profit d'un seul individu ou de quelques individus".

Si les recherches révèlent des irrégularités dans l'acquisition de sociétés d'Etat, le gouvernement entend "engager des procédures ... pour récupérer ces sociétés", a prévenu M. Bagoro au cours d'un point de presse.

Cette décision vient, selon lui, "corriger un certain nombre d'injustices commises sous l'ancien régime", au moment même où "des informations concordantes révèlent que le processus de privatisation de certaines sociétés n'a pas respecté les règles en la matière".

Il ne s'agit pas d'une "chasse aux sorcières" mais de "restituer à l'Etat ce qui lui revient", a expliqué M. Bagoro.

Le Premier ministre Yacouba Isaac Zida avait annoncé récemment la nationalisation d'une entreprise immobilière appartenant au clan de l'ex-président Blaise Compaoré.

La Société de construction et de gestion immobilière du Burkina (Socogib) a été cédée pour "1 franc symbolique" dans les années 90 à Alizèta Ouédraogo, la belle-mère de François Compaoré, le cadet de Blaise, réfugiée en France depuis la chute de ce dernier.

Selon la loi d'orientation sur l'investissement de 2013, il est possible à l'Etat, au regard de l'utilité sociale ou l'intérêt général, de récupérer des sociétés appartenant à des particuliers.

Une cinquantaine de sociétés a été privatisé dans le cadre du Plan d'ajustement structurel lancé en 1991.

Après 27 ans de règne, Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir le 31 octobre par la rue, qui critiquait vivement l'accaparement des richesses nationales par son clan. Les autorités de transition ont annoncé des sanctions contre l'ancienne élite.

Le président intérimaire Michel Kafando, dès son discours d'investiture, avait dénoncé les "richesses inexpliquées", les "privilèges indus" et les "avantages oligarchiques" du régime déchu.

"Des dossiers des crimes économiques seront ouverts. S'il le faut nous allons nationaliser des entreprises", avait menacé fin novembre le Premier ministre burkinabé.

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