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Bowe Bergdahl, le soldat ex-captif des Talibans, devant la justice militaire américaine


Le sergent Bowe Bergdahl, image non datée. (AP Photo/U.S. Army, File)
Le sergent Bowe Bergdahl, image non datée. (AP Photo/U.S. Army, File)

Il s'agit d'une audience de procédure destinée à fixer le cadre de son procès en cour martiale pour "désertion" et "mauvaise conduite face à l'ennemi". Bowe Bergdahl pourra dire s'il plaide coupable ou non coupable.

Le soldat américain Bowe Bergdahl, prisonnier des Talibans pendant cinq ans, comparaît mardi 22 décembre pour désertion devant la justice militaire de son pays, un an et demi après son échange controversé contre cinq détenus de Guantanamo.

L'audience à Fort Bragg, en Caroline du Nord (sud-est), est une audience de procédure destinée à fixer le cadre de son procès en cour martiale pour "désertion" et "mauvaise conduite face à l'ennemi", un chef d'inculpation pour laquelle il encourt la perpétuité.

Le sergent américain de 29 ans doit entendre les charges qui pèsent contre lui et pourra annoncer s'il plaide coupable ou non coupable. Il peut aussi réserver cette décision pour le procès lui-même.

Celui-ci aura lieu à une date ultérieure.

Le sujet de la libération de Bowe Bergdahl, le 31 mai 2014, est extrêmement sensible pour l'administration de Barack Obama, accusée par les conservateurs d'avoir fait une concession trop grande en acceptant de libérer cinq cadres talibans pour l'obtenir.

"Sale traître pourri", selon Donald Trump

Le candidat à l'investiture républicaine pour la Maison Blanche Donald Trump a qualifié le soldat de "sale traître pourri" et assuré qu'il méritait d'être exécuté.

Le soldat américain va devoir expliquer pourquoi en juin 2009, il avait quitté seul, subrepticement, sa base militaire en Afghanistan, avant d'être capturé par les talibans.

Dans une émission de radio en podcast diffusée ce mois-ci, "Serial", il a donné des explications rocambolesques, expliquant avoir quitté sa base près de la frontière pakistanaise parce qu'il voulait suivre les pas de Jason Bourne, célèbre agent secret fictif de la CIA joué par Matt Damon au cinéma.

"J'avais cette idée fantastique que j'allais prouver au monde que j'assurais, que je pouvais être ce que tous les mecs qui vont au cinéma et voient ces films veulent être", a-t-il dit.

Son projet était de rejoindre une autre base pour alerter la hiérarchie militaire américaine sur le mauvais encadrement de son unité. Avant de se perdre et d'être intercepté par les talibans.

Le seul Américain en uniforme capturé en Afghanistan

Mais plusieurs membres de son unité l'ont accusé d'avoir déserté. L'un de ses anciens compagnons de chambrée, Cody Full, avait expliqué en juin 2014 devant une commission de la Chambre des représentants que Bergdahl "ne comprenait pas pourquoi il faisait des missions humanitaires au lieu de traquer des talibans".

Selon lui, la disparition de Bergdahl était sans aucun doute une désertion préméditée, car il avait préalablement renvoyé chez lui ses effets personnels et a ensuite été observé rampant près d'un village voisin, seul.

Bowe Bergdahl a été le seul Américain en uniforme à être capturé par des rebelles lors de la guerre en Afghanistan. Il a été détenu par des membres du réseau Haqqani, un groupe extrémiste lié aux talibans, et historiquement parrainé par le Pakistan.

Le groupe a été accusé d'être derrière des attaques parmi les plus meurtrières dans les grandes villes afghanes ces dernières années.

Bowe Bergdahl continue aujourd'hui à travailler pour l'armée, occupant un poste administratif au Texas en attendant la décision de la justice.

L'administration américaine a expliqué qu'elle avait décidé de procéder à l'échange de Bergdahl en raison d'informations alarmantes sur l'état de santé du soldat américain.

"Nous avons pris la bonne décision et l'avons prise pour les bonnes raisons : ramener à la maison l'un des nôtres", avait expliqué en juin 2014 le secrétaire à la Défense d'alors, Chuck Hagel.

Les cinq cadres talibans libérés de Guantanamo, tous de nationalité afghane, avaient été pris en charge par le Qatar qui s'était engagé à les surveiller.

Avec AFP

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