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Plusieurs policiers tués dans une nouvelle attaque dans le Nord-Est du Nigeria


L'armée tchadienne fait partie de la coalition régionale qui a lancé une offensive contre Boko Haram.
L'armée tchadienne fait partie de la coalition régionale qui a lancé une offensive contre Boko Haram.

Le bilan exact n’est pas connu mais des sources sécuritaires et des témoins parlent de plusieurs policiers tués lors d’une attaque de combattants du groupe Boko Haram qui ont attaqué cette semaine la ville de Kanamma, dans l'Etat de Yobe (nord-est du Nigeria), selon l’AFP.

Dans le même Etat, un attentat suicide a été déjoué mercredi à Potiskum, capitale économique de Yobe. Il visait le quartier général de campagne électorale du gouverneur, Ibrahim Geidam, ont indiqué des témoins.

L'attaque à Kanamma s'est produite lundi mais n'a été connue que jeudi en raison des difficultés de communication avec cette zone, d'après plusieurs sources sécuritaires et des habitants joints jeudi par l'AFP depuis Kano, la plus grande ville du Nord.

Les assaillants étaient armés de fusils et d'explosifs et ont ciblé un poste de police.

"Les terroristes ont maîtrisé nos hommes et ont mis le feu au poste de police", ils "ont enlevé l'officier chef de district dont le corps a été retrouvé dans la brousse", a déclaré un officier supérieur ayant requis l'anonymat.
Plusieurs policiers ont été tués, a ajouté cet officier, sans être en mesure d'en préciser le nombre.

Ces informations ont été confirmées à l'AFP par un habitant de Kanamma, Maina Kachalla, selon lequel le poste de police a été détruit à la bombe puis incendié.

A Potiskum, un homme a tenté de s'infiltrer dans le quartier général de campagne du gouverneur de Yobe Ibrahim Geidam mais en a été empêché par la foule qui l'a jugé suspect en le voyant rôder autour du site, ont indiqué plusieurs témoins.

Pris en chasse, il a fui dans un bâtiment abandonné où il s'est fait exploser, a expliqué un des témoins, Abubakar Ubale, un récit confirmé par deux autres personnes présentes.

Potiskum avait enregistré sept morts dans un attentat-suicide le 1er février. Le lendemain, le président nigérian Goodluck Jonathan, candidat à sa succession, avait échappé à un attentat-suicide à la sortie d'un meeting dans un stade à Gombe (nord-est), l'explosion s'étant produite quelques minutes après son départ des lieux.

- "Très bon espoir" pour la guerre contre Boko Haram -

Les nouvelles violences se déroulent alors que les troupes de plusieurs pays voisins combattent Boko Haram, qui opère depuis 2009 au Nigeria, où l'insurrection et sa répression ont fait depuis lors plus de 13.000 morts et plus de 1,5 million de déplacés.

Le groupe armé contrôle des pans entiers de territoires dans le Nord-Est et multiplie les raids meurtriers dans des Etats limitrophes.

Les pays de la région - Tchad, Niger, Nigeria, Cameroun et Bénin - se sont accordés le 7 février pour mobiliser 8.700 hommes dans une force militaire régionale contre le groupe islamiste.

L'offensive militaire régionale en cours a été évoquée comme motif officiel d'un report de six semaines des élections présidentielle, législatives et parlementaires au Nigeria: initialement prévues le 14 février, elles ont été repoussées au 28 mars par la Commission électorale nationale indépendante (INEC) sur requête de l'Agence nationale de la sécurité (NSA).

Motif avancé par la NSA: si les scrutins étaient maintenus au 14 février, les forces de défense ne seraient pas disponibles pour en assurer la sécurité puisqu'elles sont mobilisées contre Boko Haram.

Le président Jonathan, très critiqué dans son pays et en dehors pour son incapacité à mettre fin aux attaques de Boko Haram depuis six ans, s'est déclaré confiant.

"Nous avons très bon espoir que dans les semaines à venir, les opérations militaires s'accéléreront" avant la tenue des élections fin mars, a-t-il dit dans un entretien télévisé en direct sur plusieurs chaînes nationales.

"Mais je ne dis pas que nous anéantirons Boko Haram" dans ce délai, a-t-il précisé. Au Nigeria, analystes et habitants se montrent sceptiques sur les chances réelles d'un succès militaire en six semaines face à un groupe en expansion militaire depuis six ans, bien implanté localement et disposant d'une importante puissance de feu.

VOA/AFP

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