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Blatter se défend devant le tribunal interne de la Fifa


Sepp Blatter, le 20 mars 2015 à Zurich. (AP Photo/Keystone,Ennio Leanza)
Sepp Blatter, le 20 mars 2015 à Zurich. (AP Photo/Keystone,Ennio Leanza)

Le président démissionnaire et suspendu de la Fifa devait notamment s'expliquer, jeudi, sur le paiement controversé de 1,8 million d'euros à Michel Platini en 2011. Il risque la radiation à vie.

Joseph Blatter, président démissionnaire et suspendu de la Fifa, s'est présenté jeudi 17 décembre au matin devant les juges de son instance, à Zurich, pour s'expliquer notamment sur le paiement controversé de 1,8 million d'euros à Michel Platini en 2011, qui pourrait valoir une radiation à vie aux deux hommes.

Convoqué à 9 h (8 h GMT) pour s'expliquer devant la chambre de jugement de la commission d'éthique, il est arrivé au siège de la Fédération internationale à bord d'une Mercedes noire avec une quarantaine de minutes d'avance. Il est apparu avec un énorme pansement sous l'oeil droit, en compagnie de son avocat, son compatriote suisse Lorenz Erni, mais n'a fait aucune déclaration à la vingtaine de journalistes présents.

Blatter, réélu au printemps pour un cinquième mandat avant d'annoncer dans la foulée qu'il allait remettre son mandat lors d'un congrès électif le 26 février, est suspendu provisoirement depuis le 8 octobre et jusqu'au 5 janvier.

Il avait été suspendu de ses fonctions quelques jours après l'ouverture de procédures judiciaires en Suisse à son encontre pour ce paiement à Platini, mais aussi parce qu'il est soupçonné d'avoir signé un contrat de droits TV présumé déloyal envers la Fifa concernant les Coupes du monde 2010 et 2014.

Blatter occupe le terrain médiatique

Le Suisse de 79 ans, qui a toujours clamé son innocence, a occupé le terrain ces derniers jours en multipliant les apparitions médiatiques.

Il a ainsi fourbi sa défense. Dans une lettre adressée lundi "aux membres de la Fifa", Blatter avait une nouvelle fois insisté sur la légalité du paiement à Platini, qui "a été soumis au processus administratif intégral, dont le caractère correct a été confirmé par toutes les instances compétentes de la Fifa -y compris le congrès".

Il s'était également élevé contre les propos d'Andreas Bantel, porte-parole de la chambre d'instruction de la commission d'éthique, qui avait dit vendredi au journal L'Equipe: "Platini va sûrement être suspendu plusieurs années, et en ce qui concerne Blatter, il n'y a pas de différence entre une suspension de quelques années ou une suspension à vie". Bantel avait par la suite précisé que la publication de cette interview était "non autorisée".

"La manière dont la chambre d'instruction de la commission d'éthique communique au sujet de la procédure en cours, elle exige la peine maximale et renforce les préjugés du public, présente une dimension tendancieuse et dangereuse. Ce procès me rappelle l'Inquisition", s'était également plaint Blatter dans sa lettre de lundi.

Dans un entretien donné plus tard à trois quotidiens européens, il avait lui-même évoqué qu'il risquait "deux ans de suspension et 160 000 francs suisses (environ 147.000 euros) d'amende, ou suspension à vie".

Boycott de Platini

Cette même chambre de jugement de la commission d'éthique avait prévu d'entendre Michel Platini (60 ans) vendredi, mais celui-ci a décidé de ne pas s'y rendre et sera représenté seulement par ses avocats. L'ancien capitaine de l'équipe de France estime que "le verdict a déjà été annoncé dans la presse par un des porte-parole" (Bantel, ndlr) de la justice interne de la Fifa, au "mépris de la présomption d'innocence".

Ce boycott vise à "signifier sa plus profonde indignation" face à une procédure que l'ex-star de la Juventus considère comme "uniquement politique et visant à l'empêcher de se présenter à la présidence de la Fifa".

Le camp Platini compte sur la note interne à l'UEFA datée de 1998, qui fait état d'un possible futur travail salarié à la Fifa du triple Ballon d'Or, pour avancer "la preuve écrite d'un contrat oral".

Le verdict pour Blatter et Platini est attendu à partir de lundi prochain. En cas de suspension ou radiation, les deux hommes pourront faire appel en interne, avant de se tourner vers le Tribunal arbitral du sport (TAS), juridiction suprême dans le sport.

Ils pourront saisir directement le TAS, sans passer par la case appel en interne, seulement si la Fifa donne son accord.

Blatter n'aspire officiellement qu'à bien achever sa présidence, tandis que pour Platini, qui brigue sa succession mais dont la candidature est de fait gelée, le calendrier est serré puisque le dépôt des candidatures est fixé au 26 janvier au plus tard.

Dans le cadre de la vaste opération anticorruption lancée par la justice américaine, la Suisse a par ailleurs bloqué plus de 46 millions d'euros sur des comptes bancaires à la demande des Etats-Unis, selon le journal zurichois Tages Anzeiger vendredi.

Avec AFP

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