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Berlin ne croit pas à un compromis sur la Grèce d'ici dix jours


Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a jugé peu probable un accord entre la Grèce et la zone euro
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a jugé peu probable un accord entre la Grèce et la zone euro

Le gouvernement grec et ses créanciers internationaux ont tous dit souhaiter qu'un compromis soit trouvé, au moins sur les grandes lignes, avant la réunion du 24 avril à Riga, en Lettonie.

NEW YORK/ATHENES, 15 avril (Reuters) - Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a jugé mercredi peu probable l'hypothèse d'un accord la semaine prochaine entre la Grèce et le reste de la zone euro sur les réformes économiques permettant le versement de nouvelles aides à Athènes.

Le gouvernement grec et ses créanciers internationaux ont tous dit souhaiter qu'un compromis soit trouvé, au moins sur les grandes lignes, avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro prévue le 24 avril à Riga, capitale de la Lettonie. Mais Athènes n'a pour l'instant pas présenté un programme de réformes susceptible d'être accepté par ses interlocuteurs.

Intervenant devant le Council of Foreign Relations à New York, Wolfgang Schäuble a déclaré que personne ne s'attendait à un accord lors de la réunion de Riga, ni au cours des semaines suivantes. "Personne ne dispose du moindre indice laissant espérer que nous parviendrons à un accord sur un programme ambitieux", a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement Tsipras, en fonctions depuis fin janvier, avait "détruit" tous les progrès économiques réalisées par la Grèce depuis 2011.

Le ministre allemand a laissé entendre que la zone euro pourrait supporter un défaut de la Grèce sur sa dette, expliquant que les marchés financiers avaient déjà intégré toutes les issues possibles à la crise grecque et qu'aucun signe de contagion aux autres emprunteurs souverains de la zone euro n'était perceptible.

A Bruxelles, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui a tenté de jouer les médiateurs avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, a confié lors d'une réunion à huis clos que sa patience atteignait ses limites et qu'il n'y avait eu aucun progrès ces derniers jours, a rapporté une source européenne. Mais Juncker, ajoute-t-on de même source, a souligné qu'il ne fallait pas se préparer à une possible sortie de la Grèce de la zone euro. "Le Grexit est un sujet tabou pour Juncker", a dit cette source.

Standard & Poor's a annoncé de son côté avoir abaissé la note souveraine de la Grèce à CCC+ en évoquant le risque de voir la situation d'Athènes devenir "intenable". ID:nL5N0XC4SC A Berlin, une porte-parole du ministère des Finances a jugé qu'il serait irréaliste de prévoir le versement d'une nouvelle enveloppe d'aide à la Grèce avant la fin du mois en raison de la complexité des questions à résoudre.

"Si certains ont le sentiment que l'aide pourrait être versée en avril, je pense qu'ils ont tort", a-t-elle dit. Le sujet devrait évidemment être abordé lors des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale au cours des prochains jours à New York, où doit se rendre le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis.

Ce dernier doit à cette occasion s'entretenir avec le président américain Barack Obama et le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, ont précisé ses services. La BCE continue de fournir des liquidités aux banques grecques dans le cadre de son mécanisme d'urgence, l'ELA, et Mario Draghi a souligné mercredi que ce soutien ne serait pas remis en cause tant que les banques seraient solvables.

Alors que la rumeur court depuis plusieurs jours de nouvelles élections anticipées en Grèce, à Athènes, le ministre d'Etat chargée de la coordination du projet gouvernemental, Alekos Flabouraris, a déclaré à une chaîne de télévision qu'une telle hypothèse était exclue "à 100%".

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