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Ban Ki-moon exige le rétablissement de la mission de l’Onu au Sahara Occidental


Le Secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon arrivant dans le camp de réfugiés de Smara près de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, le 5 Mars 2016. (Photo AP)
Le Secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon arrivant dans le camp de réfugiés de Smara près de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie, le 5 Mars 2016. (Photo AP)

Le Secrétaire général des Nations Unies a exigé que le Conseil de sécurité rétablisse et soutienne la Minurso, dont la plupart des experts civils ont été expulsés par le Maroc.

Dans un rapport au Conseil de Sécurité, M. Ban a estimé que les expulsions décidées par Rabat pourraient "être exploitées par des éléments radicaux et terroristes" et ainsi menacer la stabilité de la région.

Lors d'un voyage dans la région début mars, M. Ban avait fortement irrité le Maroc en parlant d'"occupation", alors que Rabat considère le Sahara occidental comme partie intégrante du royaume.

En représailles, le Maroc a expulsé la plupart des experts civils expatriés de la Minurso et fait fermer un bureau de liaison militaire, empêchant selon l'ONU, la mission de fonctionner.

Le Maroc est soutenu au Conseil par la France et le Sénégal notamment, selon des diplomates.

L'ambassadeur britannique Matthew Rycroft a souhaité que "le Conseil de sécurité soutienne" ce rapport. "C'est au Conseil de sécurité, a-t-il affirmé à des journalistes, de décider du mandat (d'une mission), de décider s'il faut le changer ou non".

Le rapport souligne qu'il ne reste que 28 experts civils expatriés à Laayoune, principale localité du Sahara occidental, tandis que 25 autres ont été transférés temporairement à Las Palmas (Canaries).

Sans un personnel expatrié civil complet pour assurer la logistique, a affirmé M. Ban, la Minurso "ne peut pas remplir un élément clé de ses fonctions" et du mandat que lui a confié le Conseil.

Soulignant que les représailles marocaines avaient conduit à une "modification de facto du mandat" de la Minurso, M. Ban a relevé que dans ces conditions, même les activités militaires de la mission "ne pourront pas être maintenues à moyen et long terme".

La mission a été déployée en 1991 pour surveiller un cessez-le-feu entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario et aider à définir le statut du territoire, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975.

Le Polisario a averti l'ONU que la querelle avec Rabat risquait de ranimer les hostilités.

"Le risque d'une rupture du cessez-le-feu et d'une reprise des hostilités, avec le danger d'escalade vers une guerre ouverte, va augmenter considérablement si la Minurso est forcée de partir" ou ne peut plus faire son travail, a reconnu le rapport. C'est pourquoi, malgré l'impasse, M. Ban a recommandé de renouveler d'un an le mandat de la mission, jusqu'au 30 avril 2017.

Le Conseil doit se prononcer avant fin avril.

Plus largement, M. Ban a estimé que la querelle avec Rabat risquait "d'entrainer, à court et moyen terme, des conséquences importantes pour la stabilité de la région et pour la crédibilité du Conseil de sécurité", ainsi que pour les autres opérations de maintien de la paix de l'ONU.

Il a pointé le risque de "créer un précédent" pouvant encourager certains pays hôtes de missions à se débarrasser de leurs Casques bleus.

La RDCongo, le Soudan ou le Soudan du Sud ne font pas mystère de leur volonté de voir les Casques bleus déployés sur leur territoire partir à brève échéance.

Le Maroc propose depuis 2007 un plan d'autonomie pour le Sahara occidental, vaste territoire d'un demi-million d'habitants. Les indépendantistes du Polisario, soutenus par l'Algérie, réclament un référendum d'autodétermination.

Les efforts de médiation de l'ONU sont durablement dans l'impasse.

M. Ban a déploré dans son rapport "le manque de progrès vers un règlement" du conflit et recommandé "des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi".

Mais il a reconnu que les deux camps avaient "des visions différentes" et difficiles à réconcilier, de l'avenir du Sahara occidental.

Avec AFP

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