Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Baisse des émissions de CO2 attendue en 2015, une première en période de croissance mondiale


Les chefs d'Etat réunis pour la "pré-COP 21" au Bourget, France, le 8 novembre 2015. (AP Photo/Thibault Camus)
Les chefs d'Etat réunis pour la "pré-COP 21" au Bourget, France, le 8 novembre 2015. (AP Photo/Thibault Camus)

Les émissions de CO2 issues de la combustion d'énergies fossiles se sont stabilisées en 2014 et devraient baisser légèrement --d'environ 0,6%-- en 2015, selon cette étude publiée dans la revue Nature Climate Change

Durant la même période, l'économie mondiale a connu une croissance de 3,4 % en 2014 et elle est cette année sur une trajectoire de + 3,1 %, relèvent les auteurs.

"A la différence de périodes dans le passé avec peu ou pas de hausse des émissions, le produit intérieur brut (PIB) mondial a augmenté de manière substantielle durant ces deux années", soulignent-ils.

Les émissions ont déjà baissé dans le passé, mais c'était pendant des périodes de crise économique, en particulier en 2009 après la crise financière mondiale.

La baisse attendue en 2015 est largement attribuée au déclin de l'utilisation du charbon en Chine.

Les chercheurs précisent que leur projection d'émissions pour 2015 se situe dans une fourchette d'incertitude statistique allant d'une baisse de 1,6% à une hausse de 0,5%.

Le découplage de la croissance économique et des émissions dues aux énergies fossiles est un objectif clé dans les efforts menés pour limiter le réchauffement climatique en basculant vers des sources d'énergies n'émettant pas ou peu de CO2, comme l'éolien, le solaire, l'hydraulique ou le nucléaire.

- Déclin à long terme? -

L'étude, menée par 70 chercheurs dirigés par Corinne Le Quere de l'University of East Anglia (Grande-Bretagne), avertit cependant que 2015 ne sera sans doute pas l'"année pic", celle qui amorcerait un déclin à long terme.

"Les besoins énergétiques des économies en croissance reposent toujours essentiellement sur le charbon, et les baisses d'émission dans plusieurs pays industrialisés sont toujours modestes, au mieux", relève Mme Le Quere.

"Même si les émissions devaient atteindre un pic bientôt, il faudrait encore des années avant que les émissions mondiales baissent de manière substantielle", soulignent les auteurs. Le CO2 et d'autres gaz à effet de serre restent dans l'atmosphère pendant des dizaines d'années.

La conférence de Paris s'est fixé pour objectif de parvenir à un accord pour limiter à 2 degrés la hausse du thermomètre mondial par rapport à l'ère pré-industrielle.

Les engagements de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre annoncés par les pays avant la conférence, qui doit s'achever vendredi après 12 jours de travaux, ralentiraient le réchauffement, à environ + 3 degrés. L'humanité serait toujours confrontée à des migrations massives et à une pauvreté croissante provoquées par la hausse du niveau des océans, des sécheresses et de violentes tempêtes.

L'Inde, où 300 millions de personnes n'ont toujours pas d'accès à l'électricité, jouera un rôle clé durant les décennies à venir.

"Pour que les émissions mondiales de CO2 atteignent rapidement un pic, une partie des nouveaux besoins de l'Inde en énergie doivent provenir de technologies bas carbone", soulignent les chercheurs.

Les émissions mondiales doivent rapidement baisser jusqu'à un niveau proche de zéro pour que le plafond des 2 degrés puisse être respecté, souligne Mme Le Quere.

Or "nous émettons toujours des quantités massives de CO2 tous les ans --les énergies fossiles et l'industrie en émettant à elles seules 36 milliards de tonnes", a-t-elle relevé.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG