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Au Sahel, Le Drian appelle à ne pas commettre d'erreur en Libye


Jean-Yves Le Drian (AFP)
Jean-Yves Le Drian (AFP)

Des djihadistes ont trouvé refuge dans le sud de la Libye, devenu, selon Paris, un véritable "hub terroriste" et la base arrière des groupes armés et trafiquants.

REUTERS - La communauté internationale ne doit pas commettre l'erreur de laisser se développer un "sanctuaire terroriste" en Libye, a déclaré mercredi soir Jean-Yves Le Drian en visite au Tchad, première étape d'un voyage de trois jours au coeur du l'opération Barkhane.

"Aujourd'hui, chacun en convient, ce qui se passe en Libye ce n'est ni plus ni moins, sur fond de chaos politique et sécuritaire, que la résurgence d'un sanctuaire terroriste dans l'environnement immédiat du continent européen", a déclaré le ministre français de la Défense, aux soldats du camp Kosseï, siège de l'état-major de l'opération antiterroriste française, à N'Djamena.

"Ce serait donc une erreur profonde pour la communauté internationale que de rester passive face au développement d'un tel foyer de terrorisme au coeur de la Méditerranée, il ne faut pas l'accepter; l'ensemble des acteurs doit se mobiliser", a-t-il ajouté.

Chassés par l'opération Serval lancée par la France au Mali en 2013, une grande partie des djihadistes ont trouvé refuge dans le sud de la Libye, devenu, selon Paris, un véritable "hub terroriste" et la base arrière des groupes armés et trafiquants.

Ce "trou noir" fait office de véritable havre de paix pour les djihadistes et suscite l'inquiétude grandissante des pays de la région.

Mi-décembre à Dakar, le Mali, le Tchad et le Sénégal ont demandé à la communauté internationale d'intervenir militairement pour contenir les foyers djihadistes et réparer ce qu'ils considèrent comme étant la conséquence de l'intervention internationale de 2011.

La France, qui écarte pour l'heure l'option militaire en Libye, a installé une base militaire temporaire à Madama, dans le nord-est du Niger, proche de la frontière libyenne.

MENACE DE BOKO HARAM

Autre source d'inquiétude, la menace que fait planer la secte islamiste Boko Haram qui sévit dans le nord du Nigeria et qui mène régulièrement des incursions au Cameroun voisin.

La dernière en date remonte au week-end dernier et a contraint le gouvernement camerounais à faire appel à ses forces aériennes pour repousser les combattants de Boko Haram.

Pour faire face à cette menace, une cellule de coordination et de liaison militaire a vu le jour début décembre sur la base militaire de N'Djamena à l'initiative de la France.

Réunissant une douzaine d'hommes (français, tchadiens, camerounais et nigériens) cette cellule vise à "faciliter l'échange de renseignements et d'informations avec et entre les pays partenaires", a indiqué le colonel Frédéric Pichon, responsable de la cellule adossée à Barkhane.

Le réveillon du Nouvel An et le passage à la nouvelle année ont été l'occasion pour Jean-Yves Le Drian de dresser un bilan du dispositif qui commence, dit-il, à porter ses fruits.

Soixante-dix djihadistes ont été tués ou arrêtés depuis le lancement de l'opération le 1er août. Parmi eux, une douzaine de cadres djihadistes comme un des chefs du mouvement Al Mourabitoun, Ahmed Al Tilemsi.

Menée en coordination avec la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad, Barkhane mobilise plus de 3.000 hommes sur une zone grande comme neuf fois la superficie de la France.

Après le Tchad où il a rencontré le chef de l'Etat Idriss Déby, le ministre de la Défense se rendra jeudi à Madama. Il sera vendredi sur la base aérienne de Niamey puis à Gao, dans le nord-est du Mali.

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