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Une quarantaine de migrants, dont des bébés, retrouvés morts dans le désert au Niger


Les migrants expulsés d'Algérie se plaignent des conditions dans le camp de transit à Agadez, au Niger, le 9 décembre 2016. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)
Les migrants expulsés d'Algérie se plaignent des conditions dans le camp de transit à Agadez, au Niger, le 9 décembre 2016. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

Au moins 44 migrants, parmi lesquels des bébés, ont été retrouvés morts en plein désert dans la région d'Agadez, dans le nord du Niger, sur leur route vers la Libye voisine et probablement l'Europe, ont annoncé jeudi à l'AFP des sources locale et humanitaire.

Six survivants ont donné l'alerte sur le sort funeste de leurs 44 compagnons de voyage.

"Le nombre de migrants morts dans le désert pour l'instant est de 44", a déclaré à l'AFP le maire d'Agadez, Rhissa Feltou, sans préciser les circonstances du drame. La Croix-Rouge, dont une équipe est sur le terrain pour "récolter des informations précises", a aussi fait état d'"au moins 44 migrants morts".

Selon une source sécuritaire interrogée par l'AFP, "ces migrants subsahariens, dont des bébés et de femmes, sont morts de soif car leur véhicule est tombé en panne".

"Il y a eu six survivants qui ont été secourus par l'armée au coeur du désert, près d'Achegour sur l'axe menant de Bilma à Dirkou en direction de la Libye", a indiqué le maire d'Agadez.

Une source humanitaire à Bilma (nord-est d'Agadez) a précisé que ce sont ces survivants dont "cinq Ghanéens et une Nigériane" qui "ont alerté les autorités d'Agadez sur la présence des 44 cadavres de leurs compagnons de voyage".

En 2016, 300 000 migrants sont passés par Agadez, raison pour laquelle le HCR a ouvert un nouveau bureau. Des juristes sont présents pour aider les migrants dans leur démarche de demande d'asile. Une démarche qui leur permettra ainsi d'éviter de continuer leur dangereux périple comme l'explique Benoit Moreno, du HCR-Niger.

Benoit Moreno joint par Claire Morin-Gibourg
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Agadez représente une plaque tournante du trafic d'êtres humains voulant gagner l'Europe et, pour pour lutter contre les trafiquants, Niamey a voté en 2015 une loi très sévère rendant leurs crimes passibles de peines pouvant aller jusqu'à 30 ans de prison.

Le trafic a diminué mais, début mai, huit migrants nigériens dont cinq enfants avaient été retrouvés morts dans le désert nigérien alors qu'ils tentaient de se rendre en Algérie voisine, devenue une destination privilégiée pour les migrants subsahariens.

A la mi-mai, quarante migrants ouest-africains, abandonnés par leur passeuravaient été secourus par l'armée en plein désert du nord du Niger.

"Vous êtes en danger permanent. Ce désert est plein de corps de migrants. Chaque fois, on trouve des corps qu'on enterre", leur avait lancé le ministre de l'Intérieur Mohamed Bazoum lors d'une tournée de sensibilisation sur les dangers d'une telle équipée aux mains de passeurs.

Selon le ministre, "sept corps de migrants morts depuis 2 ans" avaient été d'ailleurs "découverts" dans le désert au moment de sa tournée.

L'Italie et l'Allemagne ont récemment réclamé l'ouverture d'une mission de l'UE à la frontière nigéro-libyenne pour lutter contre l'immigration clandestine vers l'Europe, selon une lettre adressée à la Commission européenne.

Entre janvier et mi-avril, l'Italie a vu arriver 42.500 personnes par la mer dont "97% ont embarqué en Libye", mentionne cette lettre dont l'AFP a obtenu une copie.

Avec AFP

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