Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Au moins deux morts dans des attaques à la grenade à Bujumbura


Un policier burundais à Bujumbura, théâtre d'une attaque à la grenade, le 15 février 2016. (REUTERS/Evrard Ngendakumana)
Un policier burundais à Bujumbura, théâtre d'une attaque à la grenade, le 15 février 2016. (REUTERS/Evrard Ngendakumana)

Au moins deux personnes ont été tuées et une dizaine blessées lundi matin dans deux explosions de grenades à Bujumbura, ont rapporté à l'AFP le maire de la capitale burundaise et des témoins.

Ces attaques ont eu lieu à quelques heures de la venue à Bujumbura du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui doit rencontrer le président burundais Pierre Nkurunziza mardi matin.

"Après la grenade lancée au marché Kwa Siyoni dans le quartier de Ngagara (nord de la capitale) et qui a fait un mort et sept blessés, une deuxième grenade a explosé plus tard au marché de Kamenge (nord-est) faisant là-aussi un mort et deux blessés", a annoncé à l'AFP Freddy Mbonimpa, le maire de Bujumbura, dénonçant des "actes terroristes".

Une troisième grenade a explosé dans le quartier de Buterere (nord-ouest de la capitale) sans faire de blessés.

Selon le maire et des témoins, les responsables de ces "actes terroristes" se déplacent à moto et enveloppent les grenades dans des sachets en plastique au moment de les lancer.

Trois hommes ont été arrêtés en lien avec ces attaques, a assuré M. Mbonimpa.

Pour le maire de Bujumbura, "le calme régnait dans la capitale depuis plusieurs jours, mais comme d'habitude, ces terroristes lancent leurs opérations criminelles pour montrer qu'ils sont là alors que le Burundi attend un hôte de marque aujourd'hui", en référence à M. Ban, dont la visite est censée durer moins de 24 heures.

Deux personnes avaient également été tuées dans la nuit de dimanche à lundi dans la commune de Gisozi (centre) au cours d'une attaque attribuée à des "criminels armés", selon Jean-Marie Nyakarerwa, le gouverneur de la province de Mwaro (75 km à l'est de Bujumbura).

Selon ce responsable administratif, c'est la quatrième fois en deux semaines que des inconnus armés lancent des attaques dans cette commune.

Au Burundi, "criminels armés" est le terme utilisé par les autorités pour désigner les combattants de mouvements rebelles en gestation, qui veulent chasser le président Pierre Nkurunziza par les armes.

Après un début d'année plutôt calme, la capitale burundaise est confrontée à une recrudescence d'attaques à la grenade, devenues quasi-quotidiennes depuis début février. Le pouvoir et l'opposition se rejettent mutuellement la responsabilité de ces "attaques terroristes", qui ne sont jamais revendiquées.

Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature du président Pierre Nkurunziza - réélu en juillet - à un troisième mandat. L'opposition, la société civile et une partie de son camp jugent ce troisième mandat contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha, qui avait mis fin à la guerre civile (1993-2006).

Les violences ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plus de 240.000 personnes à quitter le pays, parmi lesquelles de nombreux opposants, militants associatifs et journalistes, selon l'ONU

Avec AFP

XS
SM
MD
LG