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Au moins 7 morts lors de nouvelles manifestations anti-gouvernementales en Éthiopie


Une femme pleure lors des obsèques de Dinka Chala, une professeure des écoles tuée par les forces militaires lors d'une récente manifestations, à Holonkomi town, à Oromia, Ethiopie, le 17 décembre 2015.
Une femme pleure lors des obsèques de Dinka Chala, une professeure des écoles tuée par les forces militaires lors d'une récente manifestations, à Holonkomi town, à Oromia, Ethiopie, le 17 décembre 2015.

Au moins 7 personnes ont été tuées samedi dans des heurts entre manifestants et policiers en Ethiopie lors d'une nouvelle journée de protestations anti-gouvernementales à l'ampleur encore inconnue et qui ont pour la première fois gagné la capitale Addis Abeba.

Des membres des deux principales ethnies du pays, les Oromo et Amhara, protestent depuis plusieurs mois pour les premiers, et plusieurs semaines pour les seconds.

Ces manifestations témoignent d'un ressentiment grandissant de ces deux groupes, qui estiment être discriminés en faveur des Tigréens, accusés d'occuper les postes-clés au sein du gouvernement et des forces de sécurité.

Des habitants contactés par l'AFP ont rapporté qu'au moins sept manifestants ont été tuées à Nemekte Wollega, dans l'ouest du pays, en région Oromo.

D'autres rassemblements et heurts avec les forces de l'ordre ont été rapportés dans cette région alors que des appels à manifester ont été lancés à Baher Dar, dans la région Amhara (nord) pour dimanche, mais l'ampleur de la mobilisation et le bilan des heurts est dans l'immédiat impossible à évaluer.

"La situation n'est pas entièrement claire, les informations sont vagues, les communications sont coupées", a expliqué à l'AFP Merera Gudina, figure de l'opposition éthiopienne et président du Congrès du Peuple Oromo, se référant au fait que les autorités bloquent depuis vendredi soir l'accès aux réseaux sociaux, moyen de communication privilégié des activistes.

"C'est un mouvement de masse de désobéissance civile qui n'est pas organisé par les partis politiques, les gens en ont assez de ce régime et expriment leur colère partout", a ajouté M. Gudina.

Ces protestations ont pour la première fois également eu lieu à Addis Abeba, où la police a arrêté plusieurs dizaines de personnes, parfois sévèrement battues, parmi les 500 manifestants rassemblés sur la principale place de la ville à l'appel de groupes d'opposition Oromo, a constaté un journaliste de l'AFP.

Massivement présente, la police a rapidement encerclé les manifestants et roué de coups certains d'entre eux. Les personnes interpellées, dont certaines avaient le visage ensanglanté, ont été emmenées dans des pick-ups.

Vendredi, le Premier ministre éthiopien Haile Mariam Dessalegn avait annoncé l'interdiction des manifestations "qui menacent l'unité du pays" et autorisé la police à utiliser tous les moyens nécessaires pour les empêcher.

Le rassemblement le plus important de ces dernières semaines avait mobilisé des dizaines de milliers de personnes le 31 juillet à Gondar, dans la région Amhara du nord du pays.

Entre novembre et mars, des manifestations Oromo contre un projet d'expropriation de terres avaient fait plusieurs centaines de morts, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

A Gondar, où les Amhara protestent contre la décision du gouvernement éthiopien de rattacher le district de Wolkait à la région voisine du Tigré, les manifestations ont déjà fait au moins une douzaine de morts dans des heurts avec la police, selon les autorités éthiopiennes.

Oromo et Amhara représentent ensemble environ 80% de la population éthiopienne.

Avec AFP

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