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Paralympiques : un Ethiopien proteste contre son gouvernement et est rappelé à l'ordre


Le medaille d'argent Feyisa Lilesa, faisant le geste de protestation aux JO de Rio le 21 août 2016. (AP/ Robert F. Bukaty)
Le medaille d'argent Feyisa Lilesa, faisant le geste de protestation aux JO de Rio le 21 août 2016. (AP/ Robert F. Bukaty)

L'athlète éthiopien Tamiru Demisse, vainqueur de la médaille d'argent du 1.500 m des Jeux paralympiques dimanche, a été sévèrement rappelé à l'ordre par le comité organisateur après avoir fait un geste de protestation contre son gouvernement, a déclaré lundi l'instance à Rio.

Selon une photo prise par l'AFP, ce déficient visuel de 22 ans, a croisé ses mains au-dessus de sa tête, comme si elles étaient ligotées, après avoir franchi la ligne d'arrivée.

Ce geste, utilisé lors de récentes et importantes manifestations anti-gouvernementales violemment réprimées en Ethiopie, fait écho à celui effectué en août pendant les JO-2016 par son compatriote marathonien Feyisa Lilesa.

Ce geste a été qualifié lundi de "hors sujet" par le Comité paralympique international (IPC).

"On lui a très clairement dit ce matin que les manifestations politiques ne sont pas acceptées pendant les Jeux paralympiques, comme pendant les jeux Olympiques, et qu'il ne devait pas recommencer", a déclaré Philip Craven, président de l'IPC, lors d'une conférence de presse.

Feyisa Lilesa, médaillé d'argent aux Jeux Olympiques à Rio, avait également effectué ce geste en franchissant la ligne d'arrivée du marathon et récidivé sur le podium, après avoir reçu sa médaille.

Son gouvernement avait assuré qu'il ne serait pas inquiété pour ses prises de position. Mais, selon son agent, Lilesa "ne rentrera pas en Ethiopie".

L'Ethiopie est actuellement en proie à un mouvement de contestation anti-gouvernementale sans précédent depuis une décennie, qui a commencé en région oromo (centre et ouest) au mois de novembre et qui s'est étendu à la région amhara (nord).

La répression violente de ces manifestations, qui viennent remettre en cause le fonctionnement du fédéralisme ethnique, a déjà fait plusieurs centaines de morts depuis fin 2015, estiment des organisations de défense des droits de l'homme.

Avec AFP

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