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Assassinat d'un procureur enquêtant sur des enlèvements au Mozambique


Alice Mabote, présidente de la Ligue des droits de l'homme, à une manifestation pacifique de protestation contre les enlèvements au Mozambique le 31 octobre 2013. (Epa / Antonio Silva)
Alice Mabote, présidente de la Ligue des droits de l'homme, à une manifestation pacifique de protestation contre les enlèvements au Mozambique le 31 octobre 2013. (Epa / Antonio Silva)

Un procureur mozambicain qui enquêtait sur une vague d'enlèvements dans plusieurs villes du pays depuis 2011 a été assassiné par des inconnus devant sa maison dans la banlieue de Maputo, a déclaré la police mardi.

Lundi soir, "le procureur Marcelino Vilankulo a été blessé mortellement par balle alors qu'il s'apprêtait à sortir de sa voiture et à rentrer chez lui à Matola", en banlieue de Maputo, a précisé à l'AFP le porte-parole de la police, Emidio Mabunda.

Aucune personne n'a été arrêtée, selon la police.

"Choquant. une fois de plus. Un autre coup terrible à l'Etat de droit", a réagi l'ambassadrice de Grande-Bretagne au Mozambique, Joanna Kuenssberg, sur son compte Twitter.

Depuis 2011, une centaine de personnes, essentiellement des hommes affaires mozambicains d'origine asiatique, ont été enlevées au Mozambique. Ces affaires se soldent le plus souvent par le versement de rançons qui peuvent avoisiner plusieurs millions de dollars selon l'agence mozambicaine de presse AIM.

Marcelino Vilankulo enquêtait notamment sur Danish Satar, un Mozambicain d'origine pakistanaise soupçonné d'être impliqué dans cette vague de rapts.

Danish Satar a été arrêté en décembre 2015 par Interpol en Italie avant d'être extradé au Mozambique. Il est l'un des membres de la famille Abdul Satar, impliquée dans la gigantesque fraude bancaire de 1996 par laquelle 14 millions de dollars ont été siphonnés de la plus grande banque mozambicaine, et le meurtre retentissant du journaliste d'investigation Carlos Cardoso en 2000.

En mai 2014, un juge, Dinis Silica, qui dirigeait la section des investigations criminelles au tribunal de Maputo, avait été tué par balle dans le centre de la capitale alors qu'il avait validé la détention d'un autre homme d'affaires soupçonné d'être impliqué dans les enlèvements.

Marcelino Vilankulo travaillait également sur l'assassinat du juriste franco-mozambicain Gilles Cistac, dont l'assassinat en pleine rue à Maputo le 3 mars 2015 n'a toujours pas été élucidé.

Avec AFP

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