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Les théories conspiratrices ont la vie dure


Le World Trade Center au moment des attaques de 2001
Le World Trade Center au moment des attaques de 2001

L’Internet foisonne de théories arguant d’une conspiration. Pour certaines, les Etats-Unis se sont attaqués eux-mêmes ; pour d’autres, Israël a attaqué l’Amérique dans une tentative de discréditer les musulmans.

Dix après les attentats terroristes du 11 septembre 2001, les théories de conspiration continuent de circuler en dépit des images de télévision montrant les avions lancés par les terroristes contre les tours jumelles du World Trade Center à New York ou encore les restes de l’avion qui s’est écrasé sur le Pentagone.

Les Etats-Unis et la plupart des gouvernements du monde imputent à Al-Qaida la responsabilité des attaques terroristes de 2001. Le défunt leader du réseau, Oussama Ben Laden, l’a lui-même admis.

Une agente de la police new yorkaise le 11 septembre 2001
Une agente de la police new yorkaise le 11 septembre 2001

Toutefois, l’Internet foisonne de théories arguant d’une conspiration. Pour certaines, les Etats-Unis se sont attaqués eux-mêmes ; pour d’autres, Israël a attaqué l’Amérique dans une tentative de discréditer les musulmans.

En 2008, des chercheurs du Programme sur les attitudes en politique internationale ont interrogé des habitants de 21 pays du monde sur ce qu’ils savaient au sujet des auteurs des attentats du 11 septembre 2001.

« Dans environ la moitié des pays, la majorité des gens a dit quelque chose ayant trait à Al-Qaïda. Et même dans des pays comme nos alliés de l’OTAN, les majorités n’étaient pas très importantes, et ne dépassaient les 2/3 dans aucun pays. Ainsi donc, ce que nous avons ici est une absence de consensus sur le sujet à travers le monde », a explique Stephen Kull, directeur du programme.

Oussama ben Laden
Oussama ben Laden

Les chercheurs ont découvert que les gens ayant une attitude négative à l’égard des Etats-Unis étaient plus enclins à exonérer Al-Qaida, a souligné le directeur du Programme sur les attitudes en politique internationale.

Les résultats du sondage auraient été différents juste après le 11 septembre 2001, fait remarquer, de son côté, Graeme Bannerman, ancien membre de la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain. « Je pense que, dans un premier temps, le monde nous a soutenus. Je pense que tout le monde se sentait Américain. Tout le monde a pris partie pour nous. Les gens qui, d’ordinaire, n’étaient pas nos amis disaient néanmoins : nous sommes avec vous. Nous comprenons ce que vous venez de vivre », se rappelle Bannerman.

Selon lui, toute cette bonne volonté s’est en grande partie évaporée lorsque les Etats-Unis ont décidé d’aller en guerre en Irak, un pays qui, de l’avis de nombreuses personnes, n’avait rien à voir avec les attaques du 11 septembre 2001.

La situation s’est nettement dégradée par la suite. En 2008, la majorité des habitants du Moyen-Orient disaient qu’Al-Qaida n’était pas impliqué dans les attentats du 11 septembre, ou qu’ils en ignoraient les responsables.

Le Pentagone le 11 septembre 2001
Le Pentagone le 11 septembre 2001

Toutefois, il n’y pas que la politique étrangère américaine qui suscite cette attitude négative à l’égard des Etats-Unis dans les pays majoritairement musulmans, note pour sa part Ishtiaq Ahmad, expert pakistanais en relations internationales.

« Il y a essentiellement une colère populaire contre les dirigeants, et ces derniers trouvent des moyens de la canaliser vers les superpuissances comme les Etats-Unis. Cela était le cas en Egypte, en Arabie saoudite, dans le Golfe, au Pakistan », a expliqué l’expert pakistanais Ishtiaq Ahmad.

Qu’à cela ne tienne, une amélioration des relations entre les Etats-Unis et les pays musulmans reste encore possible, dit-il. Des gestes comme un retrait de l’Afghanistan, un rôle moins prépondérant dans les autres pays musulmans, ainsi qu’une augmentation du commerce et de l’aide au développement pourraient y contribuer, estime Ishtiaq Ahmad.

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