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Appel à plus de sanctions contre les responsables de la répression violente en RDC


Une manifestation à Kinshasa, 19 décembre 2011.
Une manifestation à Kinshasa, 19 décembre 2011.

Plusieurs organisations congolaises et internationales de défense des droits de l’homme demandent à l’Union européenne et aux Etats-Unis d’étendre les sanctions ciblées contre les principaux responsables de la récente répression et d’autres violations graves des droits humains en République démocratique du Congo.

L’appel est signé, côté congolais, par une coalition de 72 organisations.

Avec les organisations internationales, ces ONG constatent que "la répression du gouvernement contre les activistes pro-démocratie, l’opposition politique, les manifestants en grande partie pacifiques et les médias s’est intensifiée à une vitesse alarmante" à 10 jours du 19 décembre 2016, date butoir marquant du dernier mandat du Président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001.

Le président Kabila n’a toujours pas pris d’engagement clair sur son retrait du pouvoir bien que la Constitution, limitant à deux le nombre des mandats présidentiels, lui interdise de se représenter.

"L’imposition de sanctions ciblées contre de hauts responsables, en particulier avant le 19 décembre, pourrait aider à éloigner la RD Congo du bord du précipice et éviter une plus grande répression violente", a déclaré Me Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ). "Une telle action montrerait que les conséquences ne cesseront de s’accroître pour le gouvernement au fil des jours."

Des dirigeants d’opposition et des activistes pro-démocratie ont appelé les Congolais à descendre dans les rues si le Président Kabila restait à son poste au-delà de son mandat.

Plus de 50 personnes ont été tuées en septembre dernier à Kinshasa lors des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants qui exigeaient le départ du pouvoir du président Kabila au 19 décembre.

Les organisations de défense des droits de l’homme craignent que, comme lors des précédentes manifestations, les forces de sécurité seront présentes, promptes à faire un usage excessif de la force, y compris létale.

Il y a des risques que les dirigeants politiques mobilisent les dizaines de groupes armés actifs dans l’est de la RD Congo à des fins politiques ou qu'une fracture se fasse au sein des forces de sécurité si Joseph Kabila s’appuyait sur la force pour rester au pouvoir, estiment les ONG. Pour elles, il y a des craintes que le pays puisse sombrer dans une plus grande répression ou dans une violence généralisée et le chaos, avec de possibles répercussions dans toute la région.

Les sanctions ciblées imposées précédemment par les États-Unis contre trois responsables des forces de sécurité sur le devant de la scène des violences contre les manifestants ont eu un effet dissuasif notable et ont ébranlé les personnes impliquées, ont expliqué les organisations. Les États-Unis devraient imposer des sanctions ciblées contre des représentants de plus haut niveau.

En octobre, les ministres des affaires étrangères de l'UE ont affirmé que l’Union européenne "utilisera tous les moyens à sa disposition" contre les individus responsables de graves violations des droits humains, qui incitent à la violence ou "feraient obstacle à une sortie de crise consensuelle, pacifique". En novembre, le Parlement européen a adopté une résolution appelant l’Union européenne à infliger rapidement des sanctions ciblées. L’Union européenne doit examiner la situation prévalant en RD Congo et éventuellement adopter des sanctions ciblées lors de la prochaine réunion de son Conseil des affaires étrangères le 12 décembre.

Ces sanctions compteraient, entre autres, des interdictions de voyage, le gel des avoirs et le blocage des comptes bancaires et des transactions financières liés aux individus.

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