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Amnesty réclame la libération d'un opposant "détenu pour ses opinions" au Togo


Des Togolais lisent les nouvelles du jour à Lomé, Togo, le 19 mai 2005.
Des Togolais lisent les nouvelles du jour à Lomé, Togo, le 19 mai 2005.

Amnesty International a réclamé la libération "immédiate et sans condition" d'un opposant togolais "détenu pour ses opinions", accusant les autorités "d'intimidations et d'arrestations arbitraires" depuis le début de l'année.

Kombate Garimbité, militant de l'Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), un parti d'opposition, a été arrêté le 4 avril à Yembour (nord), après une réunion de parents d'élèves au cours de laquelle il s'était opposé à un responsable local, affirme l'organisation de défense des droits de l'homme.


Selon un communiqué publié mercredi par Amnesty, l'opposant avait remis en question la légalité d'une mesure décidée par le chef de canton après des manifestations d'élèves ayant causé des dégâts matériels.

Suite à ces propos, Kombate Garimbité a été arrêté et accusé de "troubles aggravés à l’ordre public" pour avoir instigué les manifestations d’élèves. Il est détenu à la prison de Dapaong, au Nord du pays, sans accès à un avocat. Il nie avoir été impliqué dans l’organisation des manifestations et déclare qu’il se trouvait à ce moment-là à Lomé, à 630 kilomètre de Yembour.

"Si Kombate Garimbité est détenu uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression de manière pacifique, il doit être libéré immédiatement et sans condition", a déclaré François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

Rencontré par Amnesty International à la prison de Dapaong, Kombate Garimbité a déclaré avoir fait l’objet de menaces et d’intimidations de la part des autorités locales pour ses prises de positions politiques. Il indique avoir été contraint de signer un procès-verbal de plusieurs pages sans l’avoir lu.

Le Togo connait depuis le début de l’année des mouvements sociaux, notamment au sein du personnel enseignant et des élèves. Trois élèves ont été arrêtés entre le 12 et le 17 mars dernier et détenus à la prison civile de Dapaong dans le cadre des manifestations à Yembour, avant de bénéficier d’une libération conditionnelle le 24 mars. Ils étaient accusés de « troubles aggravés à l’ordre public ».

Amnesty international a documenté plusieurs cas d’intimidation de militants politiques de l’opposition dans le pays, en particulier au Nord. Des militants du Parti national panafricain ont été empêchés de manifester dans les villes de Mango le 12 mars et de Kara le 25 mars.

Dans la capitale Lomé, une manifestation organisée par une coordination d’élèves et d’étudiants a été interdite le 9 mars au motif que son itinéraire incluait, selon la mairie de la ville, une zone d’affluence les jours ouvrables.

"La liberté d’expression et la liberté de réunion pacifique sont des droits et non des privilèges. Les autorités doivent mettre un terme à leur campagne d’intimidations et d’arrestations arbitraires de personnes exerçant ces droits, y compris les militants de l’opposition", a déclaré François Patuel.

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