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L'Angleterre se drape de bleu-blanc-rouge


Mobilisation planétaire après les attaques à Paris : l’Opéra de Sydney porte les couleurs françaises, 14 novembre 2015. Image : AP
Mobilisation planétaire après les attaques à Paris : l’Opéra de Sydney porte les couleurs françaises, 14 novembre 2015. Image : AP

L'Angleterre et Wembley se sont parés de bleu-blanc-rouge pour le match amical contre la France, avec la promesse d'une Marseillaise historique pour un vibrant hommage du public aux victimes des attentats sanglants de Paris.

Quatre jours après les événements tragiques survenus dans la capitale française, la pire attaque terroriste de l'histoire du pays (au moins 129 morts), les Anglais ont prévu de transformer cette rencontre en un instant solennel de recueillement et de souvenir.

L'émotion sera à son comble au moment des hymnes. Depuis samedi, les médias anglais, même les bastions du patriotisme pur et dur comme The Sun et The Daily Mirror, encouragent leurs compatriotes à apprendre les paroles de "la Marseillaise" pour afficher ainsi leur solidarité.

Le protocole d'avant-match sera d'ailleurs modifié et l'hymne du pays-hôte, le God Save The Queen, sera pour une fois joué en premier avant de laisser le temple du football anglais reprendre à tue-tête le célèbre chant révolutionnaire de Rouget de Lisle.

Les deux capitaines, Hugo Lloris (France) et Wayne Rooney (Angleterre), déposeront aussi une gerbe de fleurs sur le terrain, une minute de silence sera observée et un tifo tricolore sera réalisé par les supporteurs de la tribune est à l'entrée des joueurs porteurs d'un brassard noir.

Dispositif de sécurité renforcé

En attendant, Wembley s'est mis aux couleurs bleu-blanc-rouge, comme de nombreux monuments à travers le monde, et la devise de la République française, "Liberté, Egalité, Fraternité", s'affiche en grand sur sa façade.

Les taxis londoniens ne sont pas en reste et certains ont fait apparaitre le drapeau français sur leurs publicités lumineuses.

A événement exceptionnel, mesures exceptionnelles: la rencontre, à laquelle assisteront notamment le Premier ministre britannique David Cameron et le Prince William, président d'honneur de la Fédération anglaise (FA), sera entouré d'un dispositif de sécurité draconien. Des policiers armés patrouilleront autour du stade et les fouilles aux entrées vont également être renforcées.

Dès lundi à l'entraînement des équipes, des forces de l'ordre portant des gilets pare-balles et des armes automatiques étaient visibles à l'intérieur de Wembley, une présence rarissime dans les stades de football anglais.

Les autorités locales ont bien conscience que le Stade de France a clairement été pris pour cible vendredi par les kamikazes qui ont tenté d'y pénétrer lors de la réception de l'Allemagne (2-0) avant de se faire exploser à l'extérieur.

"On sait comment gérer un stade en toute sécurité", a déclaré, rassurant, le directeur général de la FA Martin Glenn alors que 80.000 billets ont été vendus, dont beaucoup après les attaques. Seule une centaine a été rendue par des fans inquiets.

'Le monde entier sera français'

Le contexte reste donc tendu puisque le match amical de mardi entre la Belgique et l'Espagne à Bruxelles a été annulé. C'est en Belgique que les attentats ont été "organisés", a déclaré lundi le Président français François Hollande, et la police belge est toujours à la recherche du principal suspect, Salah Abdeslam, qui "pourrait être lourdement armé".

Fallait-il maintenir cet Angleterre-France dans ces conditions? Hugo Lloris a relaté lundi les "doutes" des joueurs français avant que le groupe ne se plie aux décisions de la Fédération Ffrançaise de football et de son président Noël Le Graët. Le sélectionneur anglais Roy Hodgson a lui avoué que "ce n'est pas un match normal". "Cela arrive seulement quatre jours après l'attaque, la terreur, et tout le monde l'aura en lui, qu'il le veuille ou non", a-t-il ajouté.

Pour Wayne Rooney en revanche, "ce sera un grand moment d'unité pour que tout le monde, les terroristes y compris, voient que le monde continue et qu'il se dresse contre eux".

Un sentiment partagé par Thierry Henry. Le meilleur buteur de l'histoire des Bleus s'est souvenu mardi dans sa chronique dans le Sun avoir été obligé de disputer une rencontre de Ligue des champions avec Arsenal quelques heures après les attentats du 11 septembre 2001 à New York. "C'est la seule fois dans ma carrière où je m'en moquais d'avoir perdu", écrit-il.

"Quand Londres a été dévasté en 2005 par les attaques dans le métro, nous sommes tous devenus britanniques. Ce soir, à Wembley, le monde entier sera français. Les atrocités à Paris ont uni des gens de toute la planète", a estimé l'ancienne légende des Gunners.

Avec AFP

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