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Alep meurtrie par de nouveaux raids


Des gens marchent dans les décombres des bâtiments détruits suite à un bombardement sur le quartier rebelle d'al-Kalasa dans la ville syrienne nord d'Alep, le 28 Avril 2016. (AFP PHOTO / AMEER ALHALBI)
Des gens marchent dans les décombres des bâtiments détruits suite à un bombardement sur le quartier rebelle d'al-Kalasa dans la ville syrienne nord d'Alep, le 28 Avril 2016. (AFP PHOTO / AMEER ALHALBI)

Les bombardements ont encore semé la mort vendredi à Alep, dans le nord de la Syrie, tuant 30 personnes alors qu'un accord russo-américain portant sur un arrêt des combats dans deux autres secteurs doit entrer en vigueur samedi.

Une frappe de l'aviation du régime a notamment touché une clinique dans la partie rebelle d'Alep, blessant plusieurs personnes, selon la Défense civile.

Ce bombardement survient après la forte émotion provoquée par la destruction d'un hôpital mercredi soir, où ont été tués une trentaine de civils, un acte qualifié d'"inexcusable" par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

"La terre est en train de trembler sous nos pieds", a témoigné un habitant du quartier de Boustane al-Qasr, de nouveau pris pour cible vendredi par des raids de l'aviation du régime. "Les bombardements n'ont pas arrêté dans la nuit, on n'a pas fermé l'oeil", a-t-il précisé à l'AFP.

Pour les habitants d'Alep, la trêve imposée fin février par les Russes et les Américains au régime et aux rebelles n'est plus qu'un lointain souvenir. Plus de 230 civils ont en effet péri en une semaine dans les bombardements ayant touché la grande ville du nord, divisée depuis 2012.

Ce bilan s'est alourdi vendredi de 13 morts dans les quartiers tenus par le régime et de 17 côté rebelle, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des dizaines de personnes ont été blessées.

- 'Point de rupture' -

Un correspondant de l'AFP a constaté que la clinique touchée par les frappes avait été à moitié détruite. "C'est un établissement au service des civils, il n'y pas de présence armée ici", a lancé à l'AFP son directeur, Hassan al-Ahmad.

Par peur de nouveaux bombardements, la prière du vendredi des musulmans a été suspendue pour la première fois dans les quartiers rebelles, selon une instance religieuse.

Et en ce Vendredi saint pour les orthodoxes, Nour Chmeilane, une chrétienne de 25 ans d'un quartier d'Alep-ouest, a renoncé à aller à la messe. "Nous avons mis nos affaires dans une seule valise et nous nous préparons à partir à tout moment", témoigne-t-elle.

Ces derniers bombardements surviennent au surlendemain de frappes contre l'hôpital al-Qods qui ont fait une trentaine de morts, dont un pédiatre, un dentiste et des enfants.

Alors que ces frappes ont soulevé l'indignation à l'étranger, le régime de Bachar al-Assad a démenti avoir bombardé l'hôpital.

Pour le Comité international de la Croix-Rouge, Alep est désormais "aux portes d'un désastre humanitaire".

Et dans une lettre publiée par l'organisation Crisis Action, des médecins d'Alep ont lancé un cri d'alarme.

"Nos hôpitaux sont près du point de rupture" à cause de l'intensification des frappes, disent-ils.

"Bientôt, il n'y aura plus de professionnels de santé à Alep. Vers qui se tourneront alors les civils" qui auront besoin de soin?, s'interrogent-ils.

Le Haut Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein, a pour sa part dénoncé un "mépris monstrueux pour les vies de civils par toutes les parties au conflit".

- Trêve sur deux fronts -

Face au carnage, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a appelé jeudi la Russie et les Etats-Unis à prendre une "initiative urgente" pour la remettre en selle la trêve de fin février.

Quelques heures plus tard, un accord russo-américain a été annoncé sur l'entrée en vigueur d'un arrêt des hostilités samedi matin sur deux fronts mais pas à Alep.

L'accord porte sur le nord de la région de Lattaquié, un fief du régime dans l'ouest du pays, et la Ghouta orientale, une région rebelle à l'est de Damas.

L'agence publique russe Ria Novosti a fait état de "l'introduction d'un processus de détente" dans ces régions "à partir de (vendredi) minuit".

Michael Ratney, l'envoyé spécial américain pour la Syrie, a confirmé "un nouvel engagement de cessation des hostilités par toutes les parties (...) samedi à 00H01 (vendredi 22h00 GMT)".

Il a cependant indiqué dans un communiqué que les deux pays n'était pas arrivés à un accord sur Alep. "Nous discutons avec la Russie pour arriver rapidement à un accord afin de réduire la violence dans cette région aussi", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué mis en ligne, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a appelé les parties en conflit à s'engager de nouveau dans une trêve "indispensable".

Avec AFP

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