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A Marrakech, l'Afrique veut "parler d'une seule voix" face au réchauffement climatique


Les leaders mondiaux posent pour une photo à la COP22 à Marrakech, au Maroc, le 15 novembre 2016.
Les leaders mondiaux posent pour une photo à la COP22 à Marrakech, au Maroc, le 15 novembre 2016.

"Parler d'une seule voix" pour "exiger la justice climatique": à l'initiative du Maroc, un sommet africain s'est réuni à Marrakech, en marge de la COP22, pour "harmoniser" la position de l'Afrique face au réchauffement.

"L'Afrique paie un lourd tribut dans l'équation 'climat' et représente, sans aucun doute, le continent le plus pénalisé", a souligné le roi Mohammed VI, en ouverture du sommet.

"Ces bouleversements (...) entravent fortement le développement de l'Afrique, et menacent gravement les droits élémentaires de plusieurs dizaines de millions d'Africains", a-t-il déploré.

Il importe donc que le continent africain "s'exprime d'une seule voix, qu'il exige justice climatique et mobilisation des moyens nécessaires, qu'il émette des propositions concertées", avec des "objectifs communs et des "projets régionaux et transnationaux structurants", a souligné le souverain.

"L'accord de Paris n'est pas la panacée. Il faut agir", alors que "l'Afrique est à l'avant-garde" avec 36 des 50 pays les plus touchés par le réchauffement sont sur le continent, a lancé M. Ban.

Une vidéo pour dire "Cela suffit!"

Dans la vidéo de la COP22 "Africa We Want", des femmes et des hommes africains dénoncent les conséquences du changement climatique dans leurs environnements.

"De Pretoria à Kigali, en passant par la Côte d'Ivoire jusqu'ici à Marrakech, de nombreux voix s'élèvent pour dire 'Cela suffit!'', dit Bernards, originaire du Rwanda, dans la courte vidéo de quatre minutes.

"Que va être le futur pour nos générations?", se demande-t-il.

Plusieurs présidents africains ont pris la parole, dont le Sénégalais Macky Sall, qui a rappelé "l'attente" des pays sub-sahariens après les promesses des pays avancés de financer la lutte contre le réchauffement à hauteur de cent milliards de dollars d'ici à 2020.

Avec l'accord de Paris lors de la COP21 "l'année dernière, nous avons conclu un accord historique, c'est bien", a rappelé pour sa part M. Hollande. Mais "il faudra se battre pour que les signature, les engagements soient confirmés. (...) Le succès de Paris, ce sera d'abord le succès de l'Afrique".

"J'avais appelé lors de la COP21 à la définition d'un plan à l'horizon 2020 pour l'Afrique. Ce sommet en pose les bases", s'est félicité le chef de l'Etat français, ajoutant: "La France a pris ses engagements et les tiendra, j'y veillerai".

'Acteur engagé'

Au-delà du climat, l'enjeu clé pour l'organisateur marocain de ce sommet est également diplomatique. En réunissant une brochette de leaders africains sur son sol, le Maroc entend démontrer son engagement fort en Afrique, désormais au coeur de sa diplomatie. Avec comme principal enjeu la question du Sahara occidental, et comme objectif à court terme la réintégration du Maroc au sein de l'UA.

"Le Maroc est un acteur engagé, dans la consolidation de la sécurité et de la stabilité régionales. A ce titre, il est déterminé à renforcer sa contribution à la défense des intérêts vitaux du continent, aux côtés de ses pays frères et, bientôt, au sein de l'UA", a clairement réaffirmé mercredi Mohammed VI.

Le roi enchaîne ces derniers mois les tournées diplomatiques sur le continent, non plus seulement dans sa traditionnelle zone d'influence ouest-africaine ou chez son ami, le président gabonais Ali Bongo. Il revient d'un long périple au Rwanda et en Tanzanie, et devrait se rendre à Addis Abeba juste après la COP22.

L'objectif affiché est de rallier le maximum de soutien sur la question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole contrôlée depuis 1975 par Rabat, et dont le Front Polisario, soutenu par Alger, réclame l'indépendance.

Dans l'immédiat, il s'agit d'obtenir la réintégration du Maroc au sein de l'UA, organisation que Rabat avait quittée en 1984 pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) du Front Polisario.

Ce retour, annoncé à la mi-juillet par Mohammed VI et dont la demande a été formalisée officiellement en septembre, donne lieu actuellement à une sourde lutte d'influence avec le rival algérien, toujours autour de la question du Sahara.

Il doit être acté par un vote, et plusieurs questions en discussion, comme le nom du futur président de la Commission de l'UA (son organe exécutif), pourraient en influencer l'issue de façon décisive, alors que le prochain sommet de l'UA est prévu début 2016 à Addis Abeba.

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