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La prison à vie pour Théoneste Bagosora, considéré comme le cerveau du génocide de 1994 au Rwanda


Historique, c’est le mot qui revient le plus souvent pour qualifier les verdicts rendus jeudi par le Tribunal pénal international pour le Rwanda, basé à Arusha, en Tanzanie. Il faut dire que parmi les condamnés figurent l’ancien colonel de l’armée rwandaise, Théoneste Bagosora, considéré comme le cerveau du genocide de 1994.

Bagosora écope de la prison à vie, tout comme l’ex-commandant des opérations dans le secteur de Giseyni, le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, et le chef des paracommandos dans la zone de l’aéroport de Kigali, le major Aloys Ntabakuze. Un des accusés a été acquitté, il s’agit de l’ancien responsable des opérations militaires à l’état-major de l’armée, le brigadier général Gratien Kabiligi. Tous étaient accusés de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le génocide qui a fait quelque 800 000 morts entre avril et juin 1994 au Rwanda.

Le directeur de l’agence de presse Hirondelle, Pierre Briand, qui était dans la salle d’audience au moment de la lecture des verdicts, a pu échanger ensuite quelques mots avec Théoneste Bagosora, qui s’est borné à dire qu’il ferait appel de sa condamnation.

Le porte-parole du TPIR, Roland Amoussouga, qui a noté l’importance des verdicts de jeudi, a précisé que la mission du tribunal va se poursuivre en 2009, avec encore une trentaine d’accusés encore à juger.

Le gouvernemant rwandais, par la voix de sa porte-parole, Louise Mushukiwabo, a fait part de sa satisfaction, mais non sans noter la lenteur du processus au TPIR. Les survivants du génocide regroupés au sein de l’association Ibuka se sont également félicités que justice ait été rendue, mais le président d’Ibuka, Benoît Kaboyi a dit espérer que le parquet interjetterait appel en ce qui concerne l’acquittement de Gratien Kabiligi.

Par le biais d’un porte-parole, le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki Moon, a qualifié la sentence d’emprisonnement à perpétuité de pas important dans la lutte contre l’impunité pour les auteurs des crimes les plus graves.

Au département d’Etat américain, le porte-parole Sean McCormack s’est fait l’écho de ces propos. « La condamnation de l’ex-colonel prouve que personne n’échappe aux poursuites judiciaires, même dans les échelons les plus élevés du gouvernement », a déclaré monsieur McCormack.

Reed Brody, directeur-adjoint de Human Rights Watch, organisation de défense des droits de l’homme basée à New-York, affirme que la condamnation envoie aux tyrans le message qu’ils ne peuvent pas échapper à la justice.

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