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Les lois sur la diffamation limitent la liberté de presse


Les prétendues lois contre les insultes sont utilisées pour limiter la liberté de la presse. Et dans son tout dernier rapport, le comité pour la liberté de la presse dans le monde identifie les pays qui poursuivent en justice des journalistes pour avoir insulté, disent-ils, le chef de l’état.

En Egypte, Turquie et Russie, ces lois anti-insultes sont utilisées avec vigueur pour réduire au silence les journalistes qui critiquent le gouvernement. Un exemple en Russie en mai 2006: le tribunal du district Sverdlovsky de Bielgorod a eu un procès à huis clos sur la plainte déposée par le gouverneur Yevgeny Sav-chenko contre la journaliste Olga Kitova pour avoir rédigé un article le critiquant. Monsieur Savchenko a obtenu environ 37.000 dollars pour son prétenu dommage moral.

La Roumanie a adopté une loi pour dépénaliser la diffamation....mais a par suite changé d’avis. Les lois contre les insultes sont en vigueur également en Iran, au Bélarus, au Zimbabwe et au Maroc. Au Vénézuéla, le gouvernement se sert des lois très sévères dans ce domaine pour intimider les médisa.s Dans beaucoup de pays du Moyen-Orient, la législation anti-insultes est rarement utilisée parce que les journalistes sont tellement intimidés qu’ils pratiquement l’auto-censure.

Marilyn Green, éditrice du rapport du comité pour la liberté de la presse dans le monde, estime que la question des lois contre les insultes reste importante parce que, tant que les journalistes auront peur d’examiner en détail les actes et politiques des responsables publics de leurs pays par peur d’arrestation ou d’autres punitions, le public dans ces pays n’aura pas accès aux nouvelles et informations nécessaires pour prendre des décisions et faire des choix avec intelligence sur leur propre gouvernement.

Certains pays ont commencé à réagir dans ce domaine. L’Argentine, la Bosnie-Herzégovine, le Chili, le Costa-Rica, le Ghana, le Paraguay, le Pérou et le Togo progressent tous vers l’élimination ou la dépénalisation des lois anti-insultes.

Il est évident que ces lois sont incompatibles avec les principes de la démocratie et de la liberté d’expression. Comme la secrétaire d’état américaine Condoleezza Rice l’a dit: “Il n’y a pas de pilier de la démocratie plus important qu’une presse libre et active. Par le biais du Fond pour la démocratie et les droits humains, les Etats-Unis financent les ONGs qui assurent la promotion de la liberté de presse à l’étranger et défendent les journalistes menacés. Les Etats-Unis continueront à défendre la liberté de la presse et à travailler, en particulier, en faveur de l’élimination des lois contre les insultes encore en vigueur.

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