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Décès de Benjamin Hooks, militant du mouvement des droits civiques


Décès de Benjamin Hooks, militant du mouvement des droits civiques
Décès de Benjamin Hooks, militant du mouvement des droits civiques

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Cet ancien dirigeant de l'Association nationale pour l'avancement des personnes de couleur (NAACP), est mort à l’âge de 85 ans des suites d’une longue maladie. Il était né en 1925 à Memphis dans le Tennessee, une ville divisée à l’époque par la ségrégation raciale. Très tôt, sa famille lui fera prendre conscience de la lutte pour la liberté des Noirs américains.

Ses parents insistaient notamment pour que les Blancs les appellent « Monsieur et Madame Hooks », plutôt que par leurs prénoms, comme c’était la coutume pour les Blancs de l’époque. Par ailleurs, la sœur ainée de M. Hooks travaillait comme secrétaire pour le bureau de la NAACP à Memphis, groupe dont il deviendra un jour directeur.

« Et ainsi autour de la table, matin et soir, j'ai entendu ma mère, mon père et ma sœur discuter des événements relatifs à la façon dont les Noirs étaient traités en Amérique. Nous en discutions tout le temps. Et la plupart de leurs amis en discutaient avec eux quand ils leur rendaient visite. Donc, ma famille était, en quelque sorte, une famille de résistance non-violente » expliquait M. Hooks il y a quelques années.

Les études supérieures du jeune homme ont été interrompues par la Seconde Guerre Mondiale. En tant que soldat noir, il sera séparé, comme ses camarades, des Blancs dans l’armée. « Donc quand je suis sorti de l'armée, j'avais déjà décidé que je voulais aider à éliminer la ségrégation. Parce que j’avais le sentiment qu’elle devrait être éliminée. Qu’elle serait éliminée. Donc j'ai sciemment consacré ma vie cela » expliquait M. Hooks

Une fois ses études de droits terminées à Chicago dans l’Illinois, le jeune avocat rentrera à Memphis pour travailler pour le compte de la NAACP, dont il appréciait la tactique visant à user de la loi contre la ségrégation raciale.

Ensembles, ils organiseront un grand nombre de boycotts des commerces des Blancs par les Noirs, ainsi que les « sit-in », manifestations paisibles qui deviendront l’un des symboles de la lutte en faveur des droits civiques de Martin Luther King.

Mais si King parlait souvent de la nécessité de changer les mentalités, Hooks faisait plutôt confiance à la justice. « Nous avions le sentiment qu’aussi peu violent que vous soyez, en l’absence d’une loi promulguée ou d’un décret des tribunaux, le même restaurant qui pouvait ouvrir ses portes à une personne noire le lundi pouvait les fermer le mardi s'il n'y avait aucune loi exigeant qu’il reste ouvert » expliquait M. Hooks.

La carrière du juriste culminera en 1977, lorsqu’il deviendra directeur de la NAACP. Durant ses quinze années à la tête de l’organisation, Hooks a aidé à formuler sa position sur l’embauche des minorités raciales et leur admission dans les établissements scolaires. Il facilitera la création d’une fête nationale en l’honneur de Martin Luther King, célébrée chaque année le troisième lundi du mois de janvier, et fera pression pour l’intégration de Noirs aux plus hauts échelons des grandes entreprises américaines.

Après son départ de la NAACP, il a fondé l’Institut Hooks de Memphis pour le changement social, afin de préserver l’histoire du mouvement en faveur des droits civiques et en faire respecter ses principes.

Lors d'une cérémonie organisée en 2007 à la Maison-Blanche, le président George W. Bush lui a remis la Médaille de la liberté, l’une des plus prestigieuses du pays. Et en janvier 2008, M. Hooks est entré à l’International Civil Rights Walk of Fame, le Panthéon international des droits civiques, situé dans le quartier historique d’Atlanta, en Géorgie, dédié à Martin Luther King.

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