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General Motors se place sous la protection de la loi sur les faillites


L’ancien numéro un mondial de l’automobile, General Motors (GM), a déposé lundi matin son bilan devant un tribunal fédéral des faillites de New York, ce qui lui permettra de procéder à une vaste refonte de ses opérations avec l’appui de l’administration Obama. Il s’agit du même tribunal qui s'est occupé du dossier Chrysler, après le dépôt de bilan du troisième constructeur américain le 30 avril.

GM va bénéficier de la protection du chapitre 11 du code américain des faillites,qui permet à une entreprise de se restructurer à l'abri de ses créanciers, sous la supervision d'un juge.Il s’agit de la plus grosse faillite du secteur industriel dans l'histoire des États-Unis. Mais le président Barack Obama s’est dit optimiste.

« En coopération avec mon équipe spéciale pour le secteur automobile, GM et ses investisseurs ont produit un plan réalisable, exécutable qui donnera à ce fleuron de l’industrie américaine l’opportunité de reprendre son essor », a déclaré le président Obama.

La Maison-Blanche a précisé que GM bénéficiera d’une aide additionnelle chiffrée à $30 milliards pour financer sa restructuration. La société avait déjà touché $20 milliards sous forme de prêts d’urgence en début d’année.

En d’autres mots, le contribuable américain devient le principal actionnaire de GM. Mais la Maison-Blanche espère que ce sera pour une période aussi brève que possible. La multinationale va suivre une procédure de redressement judiciaire accélérée, l’administration souhaitant que sa mise en faillite et restructuration se fassent dans des délais aussi rapides et aussi efficace que possible, pour lui permettre de se désengager rapidement quand la compagnie sera viable.

Plus précisément, le processus envisagé est que GM reste sous la protection du tribunal pendant 60 à 90 jours. Vu la taille du géant mondial de l’automobile, on s’attend à ce que la procédure soit plus longue et complexe que la mise en faillite de Chrysler Corporation.

L’administration avait imposé la date limite du 1er juin à GM pour négocier des accords avec ses détenteurs d’obligations et syndicats. Les parties n’ayant pas réussi à s’entendre, le dépôt de bilan était inévitable mais d’après le président Obama, le plan de relance envisagé devrait donner un nouvel élan à la société.

« C'est un plan adapté aux réalités du marché de l’automobile actuel. Un plan qui place GM sur la voie de la rentabilité même si notre économie prend plus longtemps que prévu pour se rétablir complètement. Et c'est un plan qui tire parti des progrès récents de GM dans la fabrication de meilleures voitures » a expliqué le chef de l’exécutif américain.

M. Obama a reconnu que de nombreux emplois seraient perdus, alors qu’à une époque, General Motors était le principal employeur des États-Unis, et l'un des piliers de l’indice Dow Jones à la bourse de New York. Son slogan, « What is good for GM is good for America » - « Ce qui est bon pour General Motors est bon pour l’Amérique », était connu de tous les Américains

La société avait été fondée en 1908 par William Crapo Durant, à l’époque où les fabricants de carrosses et chariots faisaient alliance avec les inventeurs pour construire les premières automobiles. Le successeur de Durant, Alfred Sloan, allait faire de GM le plus grand fabricant automobile au monde dès la fin des années 1920. A coup de fusions, moteurs innovateurs et modèles dynamiques, le constructeur s’était hissé rapidement au sommet du secteur. A une époque, GM employait plus de 300.000 personnes.

Mais pour acheter la paix avec ses syndicats, General Motors a accepté de verser à son personnel des salaires généreux, une couverture médicale de plus en plus coûteuse et une large protection sociale pour ses retraités. Ce qui allait fragiliser ses finances alors même que la compétition mondiale se faisait de plus en plus féroce. Le constructeur n’a pas réussi également à s’imposer dans le secteur des petites voitures économes en essence, secteur qui allait permettre aux géants asiatiques tels que Honda ou Toyota de s’imposer sur le marché américain.

Le dépôt de bilan de General Motors sera ressenti non seulement par le secteur automobile, mais à travers tout le pays, avec comme conséquence, signalent les analystes, la possible disparition de centaines de milliers d'emplois directs et indirects qui viendront s'ajouter aux millions déjà supprimés du fait de la crise économique et financière. Entretemps, l'indice Dow Jones n’a pas attendu pour s’ajuster. Peu après l’annonce de la mise en faillite de GM, le Dow Jones a annoncé que deux nouvelles valeurs, le fabricant de routeurs Cisco et l'assureur Travelers, allaient faire leur entrée en bourse à la place de deux anciens numéros un mondiaux déchus: General Motors et la banque Citigroup.

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