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Etats-Unis : l’énorme facture de la relance économique en question


Les Etats-Unis se proposent de consacrer plus de 770 milliards de dollars à un plan pour stabiliser leur système financier. Ce montant vient s’ajouter aux 152 milliards de dollars de réductions d’impôts et d’incitations économiques approuvés par le président George Bush, cette année.

Il y avait déjà les sommes importantes dépensées par l’administration Bush pour renflouer Fannie Mae et Freddie Mac, deux organismes qui consentent des prêts au logement ou les garantissent. Mais il y a eu aussi l’intervention du gouvernement au secours d’AIG, le géant de l’assurance. D’autres opérations de sauvetage sont maintenant à l’étude pour CITIGROUP, le groupe bancaire, mais aussi les trois grands constructeurs automobiles de Détroit, à savoir General Motors, Ford et Chrysler.

De son côté, le président-élu, Barack Obama souhaite frapper un grand coup: il envisage un plan de relance qui serait assorti d’une enveloppe de 300 à 700 milliards de dollars. Dans ces conditions, il est difficile de savoir quel sera, au total, le montant de ce plan de reprise.
« Au bout du compte, je pense qu’il faudra probablement tabler sur une enveloppe de près de 2 000 milliards de dollars, une fois compris les plans de relance et le coût des diverses opérations de sauvetage… Ce qui, de toute évidence, représente d’énormes sommes », explique Gus Faucher, le directeur du service économique de Moody’s Economy.com .

Même pour la première économie du monde, il est difficile, voire impossible, de lever de tels montants en faisant appel à ses ressources propres. Dans ces conditions, d’où viendra l’argent ? « Les Etats Unis vont faire appel à l’étranger, ils vont vendre des obligations et la plupart des acheteurs seront à l’extérieur. Donc dans une certaine mesure, ce sont les étrangers qui vont financer le déficit de notre budget », souligne m. Faucher.
Nombre d’experts estiment qu’il s’agit d’un mal nécessaire pour faire repartir l’économie. C’est notamment le cas de James Horney, le directeur chargé de la politique fiscale du gouvernement fédéral, auprès du Centre sur le budget et les priorités en matière de politique, un organisme basé à Washington. Cependant, dit-il, le président-élu, M. Obama et ses conseillers font bien d’être préoccupés au sujet des implications, à long terme, pour le budget fédéral, de tels programmes de dépenses.

« S’il est nécessaire, dans le court terme, d’avoir de lourds déficits, je pense qu’il est crucial pour le président-élu et son équipe de montrer, comment, à long terme, ils vont nous mettre sur la voie d’une réduction de ces déficits et M. Obama et ses conseillers ont assurément évoqué ce problème », fait remarquer M. Horney.

Autre question : après avoir dépensé des sommes énormes pour revitaliser l’économie américaine, le gouvernement sera-il en mesure de récupérer une certaine partie de cet argent? Ken Mayland, président de la société d’études ClearView Economics, fait observer que, par le passé, le plus souvent, le gouvernement a récupéré ses investissements. « Si l’on considère l’opération de sauvetage de Chrysler, au début des années 80, le gouvernement fédéral a fini par dégager un profit. Après les attaques terroristes du onze septembre 2001, le gouvernement américain s’est porté au secours des compagnies aériennes et il a récupéré une partie de sa mise. Cette fois, les dépenses peuvent paraître énormes, mais certaines finiront par payer », estime M. Mayland.

Quand il a annoncé la composition de son équipe économique, le président-élu a prévenu qu’il ne faut pas s’attendre à une reprise de l’activité dans l’immédiat. Mais il espère que ses initiatives, ajoutées aux mesures déjà prises par le président Bush, vont concourir à la relance de l’économie américaine.

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