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Les Noirs américains devraient voter en nombre record 


A la veille des élections présidentielles et législatives ici aux États-Unis, les experts prédisent que les Noirs américains voteront en nombre record, motivés par la candidature de Barack Obama, dont le père était kenyan.

Des millions d’Américains ont déjà voté dans près de 32 États qui ont assoupli leur réglementation, permettant pratiquement à tous leurs électeurs de se rendre aux urnes avant le 4 novembre.

De l’avis des politologues, près d’un quart des électeurs pourraient avoir déjà voté d’ici à demain mardi, ce qui serait un record. Par ailleurs les sondages montrent qu’un grand nombre des électeurs qui ont décidé de prendre de l’avance sont des Afro-Américains qui se disent enthousiasmés à l’idée d’élire le premier Noir américain à la Maison Blanche.

Pour la seconde plus importante minorité raciale du pays, la participation pourrait s’avérer historique. Une récente étude du Centre conjoint pour les études politiques et économiques (Joint Center for Political and Economic Studies) indique que jusqu'à 94% des électeurs noirs préfèrent Barack Obama à son rival républicain, le blanc John McCain. De l’avis des analystes, c’est un énorme avantage pour Obama qui presse ses partisans d’aller voter.

Dans l’Ohio, une organisatrice au niveau communautaire, Tina Lawrence, avoue qu’elle n’a jamais constaté autant d’intérêt pour le scrutin chez les électeurs noirs.

« Le fait que nous ayons le premier candidat africain-américain sérieux a ajouté à l’enthousiasme et à l’intérêt, il me semble, surtout de la part de notre communauté » déclare Mme Lawrence.

En Floride, en Géorgie et en Caroline du Nord, les responsables électoraux disent qu’il n’y a jamais eu autant de votes anticipés. Dans certaines circonscriptions, les gens font la queue pendant des heures, forçant les autorités à prolonger les heures de vote. Dans ces communautés, des milliers de noirs votent et unissent leurs efforts à ceux qui tentent de persuader les électeurs de se rendre aux urnes.

En Caroline du Nord, 58% des électeurs ayant voté avant le 4 novembre étaient des démocrates, contre seulement 25% pour le parti républicain. En Louisiane, 36% des électeurs qui ont déjà fait leur devoir électoral sont des noirs.

« Les Noirs Américains sont un bloc électoral important dans plusieurs États clés, qui aideront a déterminer l’issue du scrutin, comme le Missouri, l’Ohio et la Floride », explique David Bositis, politologue du Centre conjoint pour les études politiques et économiques.

Si un nombre record de noirs se sont faits inscrire sur les registres électoraux, on ignore s’ils se rendront vraiment aux urnes. Mais s’ils le font, affirme Carroll Doherty du centre de recherche Pew ici à Washington, ils pourraient jouer un rôle clé dans plusieurs États qu’Obama doit remporter pour gagner la course à la Maison-Blanche.

Le sénateur Obama pourrait également profiter d’autres changements dans le paysage politique du pays, notamment au sein de la communauté cubaine de Floride.

S’il fut un temps les Cubains votaient résolument républicain, on constate que cette année, dans le sud de la Floride, bastion cubain, les hispaniques se déclarent de plus en plus démocrates. Cela tient notamment au fait que les jeunes ne sont plus aussi remontés contre Fidel Castro que leurs parents. Le temps passe, les jeunes générations préféreraient plus de souplesse dans la politique de Washington, vis à vis de La Havane.

A Miami, les Américains d’origine cubaine ne dominent plus la scène politique et nombre d’Hispaniques nouvellement inscrits au parti démocrate se sont joints aux longues files d’attente des électeurs cherchant à voter à l’avance. Il faut dire que tout comme leurs compatriotes, les Cubains américains s’inquiètent davantage aujourd’hui de la crise économique que de la politique intérieure cubaine.

« Les électeurs se concentrent sur les déclarations des candidats sur les questions intérieures et politiques, et non sur la façon dont les candidats pourraient améliorer les relations avec leur pays d’origine » estime Jorge Pinon, spécialiste de la politique cubaine au Centre pour la politique de l’Hémisphère. En d’autres termes, il faudra que le parti républicain trouve d’autres moyens de s’attirer le soutien de la communauté cubaine américaine, explique le professeur en sciences politiques Sean Foreman de Barry University en Floride.

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