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La condamnation à mort de rebelles tchadiens et soudanais ne résout en rien les problèmes de Khartoum et N’Djaména, estime un expert


Le Tchad et le Soudan ont récemment condamné à mort ou à lourdes peines de prison de divers leaders et membres de groupes rebelles qui leur sont hostiles. Côté soudanais, le tribunal spécial contre le terrorisme a retenu la peine de mort contre huit rebelles du Darfour – dont un haut conseiller de Khalil Ibrahim, le chef du Mouvement justice et égalité - en rapport avec l'attaque de mai contre Omdourmane. Côté tchadien, la Cour criminelle de N'Djaména a, elle aussi, à l'issue d'un procès express, condamné à mort 11 leaders rebelles ainsi que l'ancien président Hissène Habré, en exil au Sénégal, pour l'attaque rebelle de février contre la capitale tchadienne.

Faut-il voir une simple coïncidence dans ces condamnations à mort de part et d'autre de la frontière tchado-soudanaise ? Pour Roland Marchal, chercheur au CNRS à Paris et rédacteur en chef de la revue « Politique africaine », « on a affaire à deux régimes qui ne sont pas très portés au dialogue. » Les dirigeants soudanais, dit-il, profité de toute la discussion sur la Cour pénale internationale pour montrer que le système judiciaire soudanais fonctionne bien, « surtout pour les opposants. » Pour ce qui est du Tchad, Roland Marchal estime qu'il s'agissait, pour le gouvernement de N'Djaména de lier l'ancien président Hissène Habré avec les groupes rebelles actuels.

« Ça traduit, dans les deux cas, (…) le même type d'impasse politique ; il n'y a pas, aujourd'hui, de processus politique pour régler la question du Darfour, et il n'y pas non plus, à cause de la politique de Déby, une possibilité de discuter avec les politico-militaires », a expliqué Roland Marchal.

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