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Présidentielle zimbabwéennes : Robert Mugabe seul contre tous


Le président zimbabwéen Robert Mugabe entend prendre part au second tour des présidentielles zimbabwéennes, le 27 juin, en dépit du retrait du candidat d'opposition Morgan Tsvangirai et des appels de la communauté internationale en faveur de l'ajournement de ce scrutin controversé.

Seul candidat en lice, M. Mugabe a fait campagne jeudi comme si de rien n'était. Lors de son meeting dans la localité de Chitungwiza au sud de la capitale Harare, il s'est dit disposé à engager des discussions avec l'opposition. Mais pas question pour lui d'accepter des solutions imposées de l'extérieur, a-t-il souligné. M. Mugabe a également annoncé son intention de se rendre au sommet de l'Union africaine en Egypte, dimanche, pour y confronter personnellement ses détracteurs.

Le gouvernement zimbabwéen n'a donc fait aucune concession au leader du MDC de Morgan Tsvangirai, qui, après le retrait de sa candidature cette semaine, avait préconisé l'ajournement du scrutin et l'ouverture de négociations pour régler la crise électorale. Les miliciens de la ZANU-PF au pouvoir ont, au contraire, mis la population en garde contre tout boycottage du second tour et menacent de passer à tabac tous ceux qui ne déposeraient pas leur bulletin dans l'urne.

Le gouvernement zimbabwéen a également fait fi des critiques des leaders de la communauté internationale concernant le second tour. « La population du Zimbabwe veut exprimer sa volonté par le biais des urnes. Le gouvernement Mugabe refuse de le permettre. C'est injuste….et ce n'est pas bien », a déclaré le président américain George Bush.

Le sénateur de l'Illinois Barack Obama, candidat présumé du parti démocrate aux présidentielles américaines de novembre, est du même avis. Il a exprimé mercredi son soutien à la résolution du conseil de sécurité de l'Onu qualifiant d'impossible l'organisation d'un second tour juste et équitable. Et il s'est dit encouragé par le nombre croissant de leaders africains soutenant les libertés civiques et politiques du peuple zimbabwéen. Le sénateur Obama préconise le renforcement des sanctions américaines contre le régime du président Mugabe et la coopération entre les Etats-Unis et les pays d'Afrique Australe notamment pour trouver une solution à la crise zimbabwéenne.

Le tollé contre Harare est tel que même l'ex-président sud-africain Nelson Mandela et la reine d'Angleterre sont montés au créneau. Mandela a parlé de tragique défaillance de leadership au Zimbabwe. Et la reine Elizabeth II a retiré au président Mugabe l'ordre de la chevalerie qu'elle lui avait accordée en 1994. L'objectif, selon la députée britannique Kate Hoey, présidente du groupe parlementaire s'occupant du dossier zimbabwéen : montrer à Robert Mugabe qu'il dirige maintenant un état paria.


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