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Afrique de l’Ouest : les transports routiers victimes de la corruption


La corruption dans les transports en Afrique de l’Ouest est un mal profond, reconnaît la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Il faut payer pour circuler librement. L’organisme sous régional promet le changement, mais il y a un long chemin à parcourir.

Les camionneurs et les chauffeurs des transports publics le savent : pour conduire sur les routes en Afrique de l’Ouest, il y a un prix à payer ; il faut faut « graisser la patte » à une armada de policiers, gendarmes, militaires et douaniers positionnés le long des routes. La Cedeao s’intéresse au phénomène.

Le centre pour le commerce en Afrique de l’Ouest basé au Ghana collecte des informations sur les routes les plus fréquentées de la sous-région. Pour les contrôles routiers, le pire est au Sénégal. Sur 100 km de route sénégalaise, le chauffeur passe au moins sept postes de contrôle et doit verser jusqu’à 10 000 francs CFA, qui vont directement dans la poche des hommes en tenue.

Circuler sur la route Ouagadouou-Bamako n’est pas donné non plus : il y a au moins 25 barrages routiers. Là aussi, le conducteur doit débourser jusqu’à 60 000 francs CFA pour les policiers, douaniers gendarmes et militaires stationnés sur ce tronçon de 900 km. Au Ghana, certes, le mal est moindre, mais les chauffeurs doivent verser jusqu’à 2000 francs CFA à des policiers véreux. Mais étant donné que la corruption est sous surveillance dans ce pays, certains policiers ressortent nuitamment, après leurs heures régulières, pour réclamer leur dus aux chauffeurs.

Le mal est endémique dans la sous-région et bon nombre de policiers, douaniers, militaires, responsables des transports et usagers de la route s’y adonnent. Pour combattre ce fléau, la police ghanéenne multiplie les appels à témoin à la télévision ou à la radio, mais peu de gens acceptent de témoigner.

Pour Daniel Avorca chef du département des transports de la police ghanéenne, le problème ne concerne pas seulement les policiers. Selon lui, lorsqu’il y a corruption, il y a aussi des corrupteurs. Beaucoup de chauffeurs offrent ces pots de vin pour gagner du temps. Certains conduisent des voitures qui ne sont pas en règle ou ont failli à la visite technique. D’autres donnent de l’argent en sous main pour éviter de payer de plus fortes amendes après de graves violations du code de la route. C’est le cas de ceux qui prennent le volant sans permis de conduire.

Pour Peter Ofori-Asumadi, responsable au ministère ghanéen du Transport, il faut que toutes ces questions de corruption soit rendues publiques. Lorsqu’on croit agir seul et en secret et qu’un jour on est exposé au grand public, cela aide à faire baisser, voire éliminer la corruption sur les routes ouest-africaines, a-t-il souligné.

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