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L’Américain José Padilla condamné à 17 ans de prison par un juge fédéral de Miami


Padilla a écopé de 17 ans de prison pour ses liens avec le réseau terroriste Al-Qaida. Au départ, le « taliban américain » avait été accusé d’avoir projeté de faire exploser une « bombe sale » à déchets radioactifs aux États-Unis.

En août dernier, Padilla avait seulement été reconnu coupable de complot d'appui au terrorisme à l'étranger par un jury fédéral à Miami, les procureurs n'ayant pas évoqué le complot de fabrication de bombes radiologiques.

Mardi, la juge fédérale Marcia Cooke a tranché : 17 ans de réclusion pour José Padilla. Les sentences de ses deux coaccusés : plus de 15 ans de prison pour Adham Amin Hassoun et plus de 12 ans pour Kifah Wael Jayyousi.

Les trois hommes risquaient la prison à vie, mais la juge a rejeté la requête du Parquet, faisant valoir qu’on n’avait fourni aucune preuve que les accusés aient personnellement blessé ou tué quiconque. La juge a également tenu compte du fait que Padilla a passé trois ans et demi dans une prison militaire, après avoir été déclaré « combattant ennemi » par le Pentagone, période durant laquelle ses avocats affirment qu’il a été torturé - ce que l’administration Bush dément.

Citoyen américain, Padilla avait été interpellé le 8 mai 2002 à l’aéroport de Chicago. Il a d’abord été détenu par le ministère américain de la Justice en tant que « témoin important » dans le cadre des enquêtes menées par un « grand jury », une chambre de mise en accusation. Puis, le 9 juin 2002, il a été considéré « combattant ennemi » en vertu d’un décret présidentiel et transféré à une prison militaire de Charleston, en Caroline du Sud.

Depuis, ses conditions d’incarcération ont fait l’objet d’une bataille juridique, la question étant de savoir si les autorités américaines étaient en droit de maintenir un citoyen américain en détention dans une prison militaire, comme « combattant ennemi », sans l’inculper, ni le juger.

Finalement, Padilla a été traduit en justice à Miami, en dépit des protestations de son avocat. Selon ce dernier, son client était incapable de suivre la procédure, vu les tortures et sévices que lui avaient infligé les militaires.

Selon Steve Vladeck, professeur de droit à l’American University, ici à Washington, la question de la torture a joué un rôle clé dans son procès. Le fait qu’on justifie une sentence plus légère, en évoquant la question de la torture est une défaite pour le gouvernement américain, a expliqué le professeur Vladeck.

Dans un communiqué, l’ONG de défense des droits fondamentaux Amnesty International a fait valoir que justice n’a pas été rendue dans l’affaire Padilla, puisque les responsables américains ont évité de traiter de la question de la torture.

Les procureurs ont annoncé qu’ils introduiraient un nouveau recours, car ils estiment que la peine prononcée dans le procès Padilla n’est pas assez sévère. Les avocats de la défense se sont déjà pourvus en appel.

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