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Etats-Unis : maigre bilan des Démocrates au Congrès un an après leur victoire aux législatives


La session parlementaire s’achève, un an après que les démocrates eurent pris le contrôle des deux chambres du Congrès, pour la première fois en douze ans. Suite à leur victoire de novembre 2006, les Démocrates avaient promis des réformes, l’adoption de diverses lois et une nouvelle orientation pour la politique américaine en Irak. Un an plus tard, le bilan est maigre. « La fin de 2007 approche rapidement, et le nouveau Congrès n’a pas accompli grand'chose », a déclaré le président George W. Bush.

Les sondages révèlent l’exaspération grandissante des Américains vis-à-vis des parlementaires. Seulement 21 % des personnes interrogées récemment par le New York Times et la chaîne de télévision CBS avaient une opinion favorable du Congrès, alors que 64 % désapprouvaient de son action.

Démocrates et Républicains admettent n’avoir pas atteint les buts qu’ils s’étaient fixés, mais ils rejettent sur le parti rival la responsabilité de l’impasse. « Lorsqu’un parti tente de forcer l’autre à accepter son programme, cela ne marche pas. A preuve, le peu de choses que ce Congrès fragmenté a accompli au cours de l’année écoulée », a estimé le sénateur John Cornyn.

Les Démocrates ne sont pas d’accord. Ce sont les Républicains, disent-ils, qui font obstacle, en usant, ou en menaçant d’utiliser, notamment le « filibuster », une manœuvre parlementaire qui consiste à faire obstruction, principalement au Sénat, pour retarder ou empêcher le vote d’une loi. Les Républicains risquent de payer cher leur obstination lors des prochaines élections, en novembre 2008, car les Américains veulent désespérément des changements, avertit Chuck Schumer, sénateur démocrate de l’Etat de New York.

Le chef de la majorité (démocrate) au Sénat, Harry Reid, va plus loin, et accuse le président Bush d’être à l’origine du refus des Républicains d’accepter des compromis. « Le président Bush me fait penser à une des mes connaissances, un avocat qui ne négociait jamais, un type sympathique, qu’il était agréable de rencontrer, mais qui, sur ses dossiers, était intraitable. Même chose avec le président Bush. Il est impossible de traiter avec lui, et cela depuis sept ans », affirme le sénateur Reid.

Le chef de l’exécutif et ses alliés au Congrès se défendent, assurant qu’ils ne font qu’empêcher les Démocrates d’adopter des lois qui ne sont pas dans l’intérêt des Américains. En dépit des manœuvres au Congrès, les parlementaires ont quand même réussi à approuver plusieurs mesures, notamment pour améliorer la sécurité intérieure, réformer la réglementation sur l’éthique et les groupes de pression, et remettre en état la côte du Golfe du Mexique ravagée par l’ouragan Katrina.

Par contre, les Démocrates n’ont pas réussi à réformer l’immigration ou à fixer un calendrier de retrait de l’Irak. Ils ont tenté à une dizaine de reprises de faire adopter ce retrait tant réclamé par l’électorat, mais en vain. De l’avis des analystes, il faut voir ici l’influence exercée par le président Bush, même si son mandat touche à sa fin. Les parlementaires savent que le chef de l’exécutif userait de son droit de veto, explique Ross Baker, un analyste politique.

Comme M. Bush a également fait renforcer les effectifs militaires déployés sur le terrain, la violence a diminué et le nombre de morts et de blessés dans les rangs des forces américaines a baissé, ce qui a atténué la colère et l’anxiété des Américains, qui exigeaient le départ des troupes américaines d’Irak.

Les Démocrates font valoir que ce n’est que partie remise, et qu’ils tenteront à nouveau, en 2008, d’obtenir un vote sur la question. Surtout s’ils obtiennent une majorité renforcée lors des législatives de novembre 2008. Car à cette occasion, la totalité des 435 sièges de la Chambre des représentants et 35 sièges de sénateurs seront renouvelés.

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