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Le débat sur la couverture médicale parmi les principales préoccupations des électeurs américains


La plupart des experts sont d’accord pour dire que les États-Unis sont à l’avant-garde en matière de soins de santé et c’est pour cela qu’on vient de partout dans le monde pour s’y faire soigner. Mais en même temps, le Bureau du recensement chiffre à près de 47 millions le nombre d’américains qui n’ont pas d’assurance maladie. Ce qui explique que les candidats à la présidence en 2008 multiplient les propositions pour améliorer le système en vigueur.

Le gouvernement fédéral offre une couverture médicale gratuite à environ 27 % de la population. Les personnes âgées de plus de 65 ans et les handicapés bénéficient d’une protection médicale par le truchement du programme Medicare et les personnes ayant de très faibles revenus par celui de Medicaid. Par ailleurs, le State Children’s Health Insurance Program - le Programme d'assurance d'Etat pour la santé des enfants - couvre environ 6 millions d’enfants dont les familles ne peuvent pas recevoir le Medicaid et qui n’ont pas les moyens d’acquérir une assurance médicale privée.

En ce qui concerne le reste de la population, les Américains sont tenus de souscrire à une assurance maladie privée, dont le coût - entre 11 et 12 mille dollars par an - est souvent subventionné par leur employeur, mais ne couvre pas nécessairement tous leurs frais en traitements ou médicaments. « Les États-Unis restent le seul pays industriel sans accès universel à l'assurance maladie », note Sara Collins, vice-présidente de l’Ong Commonwealth Fund.

Pour Diane Rowland, vice-présidente de la fondation à but non lucratif Kaiser Family Foundation, le système a besoin d’être modernisé. Trop d’Américains sont exclus, dit-elle, et ne peuvent pas profiter des avantages présentés par le système de santé. « Il faut que l’Amérique réinvestisse dans ses ressources humaines et dans la fourniture de soins de santé de base et préventifs de façon équitable pour tous les Américains », affirme Mme Rowland.

Pourquoi tant d’Américains sont-ils privés d’assurance maladie? Les raisons sont aussi diverses que nombreuses, affirme Joel Cohen, haut responsable à la U.S. Agency for Healthcare Research and Quality, une agence qui finance des études ciblées sur l'amélioration de la qualité du système de santé et aide à mettre en pratique leurs résultats. Certains n’ont pas les moyens, d’autres sont influencés par la facilité d’accès aux différents programmes d’assurance. Il y a aussi des questions de préférences personnelles. En général, les jeunes - les Américains âgés de 19 à 29 ans - estiment qu’ils sont en bonne santé et qu’ils n’ont pas besoin de souscrire à des assurances santé coûteuses.

Comme 60 % des Américains s’assurent sur les lieux de travail, leur couverture médicale dépend de leur emploi et si le chômage augmente, un plus grand nombre perdent leurs assurances médicales. Et puis, nombreuses sont les petites entreprises qui n'offrent pas à leurs employés la possibilité d'obtenir une assurance maladie et le coût d'une telle assurance est bien plus élevé pour un particulier que pour une société.

Près de 16 % des Américains étant privés d’assurance médicale, certains analystes - et nombre de candidats à la présidence en 2008 - disent qu’il est temps de rendre universelle la couverture médicale et d'améliorer la qualité des soins aux États-Unis. D’autant que les États-Unis consacrent à la couverture médicale près de 16 % de leur produit intérieur brut, et bien plus par habitant que n'importe quel autre pays industrialisé.

Néanmoins, les questions de santé publique sont une source de divergences pour les Américains comme pour les candidats à la présidence. Certains font valoir que les États-Unis ne sauraient se doter d’une couverture universelle comme des pays socialistes.

Pour certains, c'est à chacun des Etats de l’Union de décider du meilleur usage à faire des fonds fédéraux pour fournir une assurance aux habitants qui n'ont pas de protection médicale. D’autres préconisent un allègement de la fiscalité qui permettrait à un plus grand nombre de gens d'acheter une police d'assurance privée s'ils ne peuvent ou ne veulent pas le faire par le biais de leur employeur.

Certains analystes soulignent que la technologie, ou une plus grande transparence en ce qui concerne les diverses possibilités de traitements, peuvent permettre d’améliorer la couverture médicale. Il s’agit avant tout de préserver la qualité des soins offerts aux Etats-Unis, estime Scott Serota, le PDG de la BlueCross BlueShield Association, un organisme qui regroupe une quarantaine de membres indépendants aux Etats-Unis et au Canada. Cette association veille à gérer efficacement une gamme complète de police d’assurances. Il ne faudrait surtout pas multiplier les bureaucraties, avertit M. Serota.

Une chose est certaine,en tout cas: les sondages montrent que la hausse du coût de la couverture médicale est l’une des principales préoccupations de l’électorat américain, à moins d’un an de l’élection présidentielle de novembre 2008.

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