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Rwanda : Kigali dénonce l’appel d’Amnesty International contre l’extradition des suspects du génocide


Le gouvernement rwandais s’insurge contre l’appel lancé par Amnesty International aux gouvernements étrangers contre l’extradition vers Kigali de suspects du génocide de 1994. En dépit de l’amélioration du système judiciaire rwandais, des doutes subsistent quant à sa capacité de mener les enquêtes et de juger, selon les normes internationales, les crimes relatifs au génocide de 1994, souligne le rapport publié aujourd’hui par Amnesty.

Le Rwanda a aboli, en juin dernier, la peine de mort dans l’espoir d’encourager les pays opposés à la peine capitale à extrader d’éventuels suspects vers Kigali. Mais pour l’heure, les principaux suspects sont jugés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha. Amnesty exhorte les pays où vivent d’autres suspects - la Grande-Bretagne, la France et le Canada, notamment - à les juger sur place.

Pour Jonathan O’Donaghue, un responsable de l’ONG de défense des droits humains basée à Londres, le Rwanda doit prendre un certain nombre de mesures avant qu’il ne soit possible de lui transférer des cas. « Nous avons souligné trois points majeurs. Premièrement, le droit à un procès juste au Rwanda; deuxièmement, les risques de tortures, de traitements inhumains, y compris les conditions dans les prisons, qui sont épouvantables; et troisièmement, la capacité du système en place d’assurer une protection complète des victimes et des témoins », a expliqué M. O’Donaghue.

Le Rwanda a vivement dénoncé l’appel d’Amnesty International. Kigali acceptera des critiques de son système judiciaire à condition qu’elles proviennent de sources légitimes, a déclaré le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga. « N’importe qui a le droit de contester nos opinions, à condition de fournir des faits et des preuves à l’appui. Ce qu’Amnesty International ne cite pas, ce sont les faits et les preuves. L’ONG ne propose que de flagrantes allégations », a déclaré le procureur général du Rwanda.

Martin Ngoga a assuré que son pays ouvre la porte à toutes les organisations internationales désireuses de suivre les procès des suspects du génocide de 1994. « Je ne me souviens pas d’avoir rencontré quelqu’un d’Amnesty International. Je ne sais même pas s’ils sont représentés au Rwanda. Nous doutons sérieusement de la crédibilité de leur méthode d’enquête et nous pensons que leurs résultats sont complètement faux », a déclaré le procureur général du Rwanda.

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