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Africom : un lien entre les agences américaines et les organisations africaines


Le nouveau commandement militaire régional des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) sera basé en Allemagne jusqu’en octobre 2008, date à la laquelle le Pentagone espère répartir ses fonctions entre des bureaux installés dans plusieurs pays africains.

Selon l’administration Bush, la principale mission de l’Africom sera de former des soldats africains au maintien de la paix. Autres activités prévues: renforcer les programmes de lutte contre le terrorisme sur le continent et coopérer avec la société civile pour promouvoir la bonne gouvernance et le développement.

Toutefois, même ici aux Etats-Unis, des doutes subsistent sur la raison d’être du commandement. « Je ne suis toujours pas absolument convaincu que c’est une bonne idée. Mais l’Africom est maintenant une réalité, et je pense qu’on peut en faire quelque chose qui marchera et sera utile », a déclaré Paul Wolfowitz, ex-président de la Banque Mondiale, et ancien secrétaire adjoint américain à la Défense.

M. Wolfowitz ne pense pas que la décision de créer l’Africom a quelque chose de sinistre. C’est pourtant l’impression donnée par des groupes de pression et certains médias africains, qui font croire que les Etats-Unis ont l’intention de débarquer des milliers soldats en Afrique et de dicter leur volonté à ce continent, a souligné l’ancien président de la Banque mondiale.

Autre ancien responsable américain qui recommande la prudence: le général James Jamerson, ex-numéro 2 du Commandement des forces américaines en Europe. Selon lui, Washington doit mieux expliquer ses intentions en Afrique, les Africains n’ayant guère aimé le terme « force » pour décrire l’Africom.

Pour que l’Africom soit efficace, dit le général Jamerson, le Pentagone, les agences américaines de développement et le département d’Etat américain devront être pleinement informées de leurs projets mutuels. Or, dans le passé, cette coopération s’est avérée notoirement difficile.

En outre, l’Africom devra coordonner ses activités avec l’Union africaine et les différentes organisations régionales du continent. « Nous devons comprendre les complexités des structures africaines régionales et sous-régionales - la SADC, la CEDEAO etc. Ce sont des mécanismes complexes, opérant dans le cadre de la structure complexe de l’Union africaine. Il faudra beaucoup de temps et d’énergie juste pour les comprendre, et savoir comment fonctionner dans cet environnement », a expliqué le général Jamerson.

La vice-ministre adjointe américaine de la Défense chargée des Affaires africaines, Theresa Whelan, dit être consciente du fait que l’Africom ne pourra pas user des mêmes plans pour garantir la sécurité dans toutes les régions du continent. Les dirigeants africains l’ont déjà prévenue, indique-t-elle. Les problèmes de l’Afrique de l’est ne sont pas les mêmes que ceux de l’Afrique de l’ouest , de l’Afrique centrale ou australe.

Une fois de plus, cela nécessitera davantage de coordination de la part de l’Africom. Or les analystes doutent que le commandement dispose des ressources indispensables pour atteindre tous ses objectifs. D’autant qu’ici à Washington, on fait pression pour que le Pentagone s’implique moins plutôt que davantage, à l’étranger. « Si vous aviez travaillé au Pentagone, vous auriez compris que le souci no 1 du département américain de la défense n’est pas comment s’impliquer en Afrique, mais plutôt comment éviter de le faire, et comment soutenir les autres parties qui font le travail... » déclare l’ancien secrétaire adjoint à la défense Wolfowitz.

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