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Banque mondiale : Les retombées de la démission de Paul Wolfowitz


Après une crise de 6 semaines, Paul Wolfowitz, accusé d'avoir indûment accordé une promotion importante à sa compagne Shaha Riza, a annoncé son départ, tout en assurant avoir « agi de façon éthique et de bonne foi. » Cette démission, qui sera effective le 30 juin, met fin à deux ans d'une présidence controversée. L’annonce de ce départ a été accueillie aujourd’hui avec soulagement dans plusieurs capitales, par diverses ONGs et à la Banque Mondiale.

M. Wolfowitz a « donné des dents » à la lutte contre la corruptioin engagée par son prédécesseur, Jim Wolfenson, note Huguette Labelle, présidente de Transparency International, une organisation qui lutte contre la corruption au sein des gouvernements. « C’est très important pour une institution comme la Banque mondiale de vraiment garder sa mission, sa vraie mission qui est de réduire la pauvreté comme son objectif central », a souligné la présidente de Transparency International jointe au siège de l’ONG en Allemagne par Camille Grosdidier.

Le débat est ouvert sur la question de la nationalité du successeur de M. Wolfowitz. La Maison Blanche a fait savoir qu’elle entendait nommer rapidement un candidat à sa succession, mais certains remettent en question le droit que s’arroge le gouvernement américain, depuis la création de la Banque mondiale, d’en nommer le président. « Est-ce qu’il ne serait pas intéressant que la sélection d’un président se fasse sur le critère du mérite et pas forcément de la nationalité? » S’interroge Alexandre Polack, responsable de l’ONG de développement ActionAid.

L’expert en développement fait remarquer que cinq pays concentrent l’essentiel des pouvoirs entre leurs mains au sein de la Banque mondiale, alors que les 178 autres pays n’ont droit qu’à neuf sièges. « L’institution ne représente plus la scène internationale ou même financière et économique », a déclaré M. Pollack contacté au Brésil par Camille Grosdidier.

Jean de Matons, un ancien conseiller principal de la Banque mondiale, abonde dans le même sens. « Il est temps d’élargir le choix du candidat, surtout que le gouvernement des Etats-Unis n’est plus l’actionnaire principal de la Banque puisqu’il n’a plus que 16% du capital, alors qu’à l’origine, il avait 40%, » a-t-il expliqué dans un entretien avec Camille Grosdidier.

Parmi les noms avancés pour succéder à Paul Wolfowitz: L’ancien secrétaire d’état adjoint américain Robert Zoellick, le secrétaire adjoint américain au Trésor Robert Kimmit, Stanley Fischer de la Banque israélienne et le Premier ministre britannique sortant Tony Blair.

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