Un haut responsable du département d’Etat américain fait remarquer que les violences au Darfour ont franchi la frontière pour gagner le Tchad, et Washington, dit-il, prie instamment le Tchad d’accepter le déploiement d’une force des Nations unies pour garantir la stabilité dans la région. Dans sa déposition à la Commission des Affaires étrangères du Sénat, James Swan a souligné l’importance d’une force de l’Onu au Tchad et en République centrafricaine.
« Notre priorité actuellement est d’appuyer une force de maintien de la paix robuste au Tchad et en Centrafrique, qui viserait à assurer la protection des civiles et a empêcher des raids transfrontaliers. Si la communauté internationale estimait qu’il lui est difficile de fournir des effectifs militaires importants, les Etats-Unis seraient prêts à appuyer une force moins conséquente, équipée de matériel lourd, note James Swan.
Le gouvernement de la République centrafricaine est prêt à accepter une telle mesure, mais le Tchad se montre réticent. Il est notamment préoccupé par la composante militaire d’une telle mission. « Le Tchad voudrait aider à ce que la crise du Darfour soit résolu ; le Tchad voudrait que la communauté internationale face pression sur le Soudan pour qu’il retire son soutien aux forces d’agression qui viennent du Soudan pour attaquer le Tchad », a expliqué le ministre tchadien de la Communication, Hourmadji Moussa Doumngor, dans un entretien avec Lamia Gritli. La sécurisation des réfugiés soudanais au Tchad ne nécessite pas une force importante, a souligné M. Doumngor.