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Tchad : Etat d’urgence face aux  violences inter-communautaires


Les autorités tchadiennes ont décrété, lundi, l’état d’urgence dans trois régions du Sud-Est touchées par les affrontements inter-communautaires qui ont fait plus de 300 morts. La mesure a été étendue, « par précaution , » à N’djaména, la capitale, et à d’autres régions. Elle restaure la censure préalable pour les journaux privés et interdit aux radios de discuter de sujets de sujets considérés comme susceptibles de porter atteinte à l’ordre public ou à l’unité nationale.

Des ministres résidents dotés de pouvoirs étendus ont été nommés dans les régions concernées. Le ministre de la Justice, Abderahmane Djasnabaille, est ministre résident de la région de Hadjer Lamis. Dans un entretien avec Timothée Donangmaye, il a reconnu que l’état d’urgence constitue « un recul par rapport aux libertés, mais c’est par rapport au maintien de la sécurité. » Expliquant l’application de l’état d’urgence à la capitale, M. Djasnabaille a déclaré qu’il y a « des gens qui tirent les ficelles à partir de N’djaména. » Pour ce qui de la censure, le ministre tchadien de la Justice estime que certains articles de journaux pourraient « jeter de l’huile sur le feu. »

Face à cette situation, les journaux privés tchadiens ont décidé de suspendre leur parution jusqu’à la fin de l’état d’urgence, a expliqué Nadjikimo Bénoudjita, directeur de publication de l’hebdomadaire « Notre Temps » et président de l’Association des éditeurs de la presse privée du Tchad. Gilbert Maoundonodji, président de l’Association tchadienne pour la promotion des libertés fondamentales (ATPLF), explique, de son côté, que les autorités tchadiennes ont ignoré le problèmes des affrontements inter-communautaires pendant longtemps, en dépit des appels des associations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme.

Tout reconnaissant la nécessité de prendre des mesures pour contrôler la situation, M. Maoundonodji a déploré les risques d’atteinte aux libertés ; ce qui constitue, à son avis, un recul du processus démocratique au Tchad. Par ailleurs, a-t-il fait remarquer, la censure laissera le champ libre à la rumeur.

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