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Etats-Unis : La CIA au centre d’une controverse sur des prisons secrètes


Un article du quotidien de la capitale américaine, le Washington Post, faisant état de la détention, par la CIA, de terroristes présumés dans un réseau de prisons secrètes à l’étranger, suscite une vive controverse.

Jeudi, le Comité International de la Croix Rouge a demandé à avoir accès à ces détenus. Une porte parole du CICR, Antonella Notari, a dit que l’agence est préoccupée « par le sort d’un nombre indéterminé de personnes capturées dans le cadre de la soi-disant guerre globale contre le terrorisme et détenues dans des lieux non identifiés »

Dans son édition de mercredi, le Washington Post écrivait que la CIA gérait un réseau de prisons à l’étranger, où elle détenait pour interrogatoire des membres présumés d’Al Kaida. Toujours selon le Post, plus d’une centaine de détenus auraient été interrogés dans ces prisons situées dans au moins deux pays d’Europe de l’Est, en Thaïlande et dans d’autres sites. La Thaïlande a démenti ces informations, de même que plusieurs pays d’Europe de l’Est.

Un porte-parole de l’Union européenne, Frisco Roscam Abbing, a dit que la Commission européenne ouvrirait une enquête à ce sujet. Le gouvernement a méricain n’a toujours pas commenté ces informations, mais au Congrès, les réactions ont été vives, d’autant plus que, selon le Washington Post, le réseau de prisons secrètes serait financé par le budget des services de renseignements, budget approuvé chaque année par le Congrès.

La sénatrice démocrate Barbara Boxer se dit surprise par cette affaire, ajoutant qu’elle compte demander des précisions à ses collègues républicains de la Commission sur les renseignements du Sénat. A la chambre des représentants, le démocrate Jim McGovern du Massachussetts, ne cache pas son indignation: « Ce n’est pas ce que l’Amérique incarne. Cela fait plutôt penser au Chili sous Pinochet, ou à l’Argentine du temps de la junte » a fait valoir le député McGovern.

De son coté, le porte-parole de la Maison Blanche Scott McClellan a refusé de commenter les allégations du Washington Post, insistant néanmoins sur le fait que le président Bush se doit de protéger le peuple américain. Mais le conseiller à la sécurité nationale du président Bush, Stephen Hadley, s’est exprimé sur la question. « Le président a insisté sur le fait qu’en public tout comme en privé, les mêmes principes s’appliqueront et les même principes seront respectés, et si les gens ne respectent pas ces principes, ils devront rendre des comptes et seront tenus responsables de leurs actes » a déclaré Stephen Hadley.

Un bras de fer oppose actuellement la Maison Blanche et le sénateur républicain John McCain concernant le projet du vice-président Dick Cheney d’exempter la CIA d’un projet de loi adopté par le Sénat contre la torture.

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