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La Syrie et les réfugiés au programme de l'Assemblée générale de l'ONU


Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, prenant la parole au sommet sur les réfugiés et les migrants, le 19 septembre 2016.
Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, prenant la parole au sommet sur les réfugiés et les migrants, le 19 septembre 2016.

Lundi, à la veille de l'ouverture de l'Assemblée générale, les 193 pays de l'ONU ont promis de tenter d'améliorer le sort de millions de réfugiés, mais sans se fixer d'objectifs chiffrés, au grand dam des ONG.

L'envoyé spécial de VOA Afrique à New York, Timothée Donangmaye
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Certains des principaux dirigeants des 193 pays de l'ONU, dont Barack Obama, François Hollande et Theresa May, doivent se succéder mardi à la tribune pour la première journée de l'Assemblée générale de l'ONU, où la crise syrienne devrait dominer une bonne part des débats.

Outre les présidents américain et français et la Première ministre britannique, Michel Temer devrait également s'exprimer pour sa première Assemblée générale en tant que chef d'Etat brésilien et successeur de Dilma Rousseff, destituée le mois dernier.

Mais c'est la Syrie qui devrait dominer les discussions en marge de l'Assemblée. Le bombardement d'un convoi humanitaire et la mort de 12 travailleurs et chauffeurs dans la province d'Alep a fait voler en éclats la trêve en vigueur depuis lundi dernier.

L'armée syrienne a évoqué la "fin" du cessez-le-feu et depuis "plus de 40 frappes aériennes" ont eu lieu, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'OSDH n'a pas précisé de quelle nationalité étaient les avions qui ont mené les raids, mais un diplomate américain a clairement évoqué "la responsabilité" des Russes "de se réfréner pour ce genre d'actions (le raid contre le convoi, ndlr) et ils ont aussi la responsabilité d'empêcher le régime syrien de le faire".

Le secrétaire d'Etat John Kerry doit une nouvelle tenter de parler à son homologue russe Sergueï Lavrov avant une réunion programmée mardi matin à New York du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS).

Le GISS qui rassemble 23 puissances mondiales, régionales et organisations internationales est porteur depuis novembre dernier d'une feuille de route diplomatique pour la Syrie, où le conflit a fait plus de 290.000 morts depuis 2011 et poussé 4 millions de personnes à l'exil.

Des milliers d'entre eux, mais aussi des Irakiens ou des Afghans, tentent coûte que coûte de rallier l'Europe, à pied ou par la mer, au mépris du danger.

'Droits fondamentaux'

Lundi, à la veille de l'ouverture de l'Assemblée générale, les 193 pays de l'ONU ont promis de tenter d'améliorer le sort de millions de réfugiés pour répondre à cette crise sans précédent, mais sans se fixer d'objectifs chiffrés, au grand dam des ONG.

Cette déclaration d'intention les engage à "protéger les droits fondamentaux de tous les réfugiés et migrants", accroître le soutien aux pays d'accueil débordés et promouvoir l'éducation des enfants réfugiés, a énuméré le secrétaire général Ban Ki-moon en ouvrant ce premier sommet onusien consacré aux migrations.

Refusant que ce sommet soit celui "de l'auto-congratulation et du confort", le Haut commissaire aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad al-Hussein s'en est pris avec virulence aux "sectaires et aux escrocs" qui refusent "de partager les responsabilités" en accueillant davantage de réfugiés sur leur sol.

L'un des rares engagements concrets est venu de la Chine, dont le Premier ministre Li Keqiang a annoncé une contribution de 100 millions de dollars pour l'aide humanitaire aux réfugiés.

Il y a 65 millions de personnes déplacées dans le monde, dont 21 millions de réfugiés, fuyant persécutions, pauvreté ou conflits. En deux ans, 7.000 hommes, femmes et enfants ont péri en Méditerranée en tentant de gagner l'Europe.

Le texte adopté lundi par consensus est une simple déclaration politique sans objectifs chiffrés, et surtout sans engagements précis sur l'aide aux réfugiés.

Ban Ki-moon avait suggéré que les pays accueillent chaque année 10% du total des réfugiés mais au fil des négociations, cet objectif a été renvoyé à 2018 au plus tôt.

Les ONG aidant les migrants et réfugiés n'ont pas manqué de dénoncer une occasion manquée.

Pour l'ONG britannique Oxfam, "les gouvernements n'ont répondu qu'à moitié" à cette crise. "Nous ne pouvons pas l'accepter", a affirmé sa directrice générale Winnie Byanyima.

Mardi, Barack Obama devrait aborder la crise migratoire sous un angle plus concret. Il a invité une quarantaine de pays donateurs, qui vont promettre d'accueillir davantage de réfugiés, de leur offrir des possibilités d'éducation et d'emploi et d'accroître l'aide aux principaux pays d'accueil, souvent débordés.

Plus de la moitié des réfugiés vivent dans huit pays (Liban, Jordanie, Turquie, Iran, Kenya, Ethiopie, Pakistan, Ouganda) tandis que les pays les plus riches n'en accueillent que 14%.

Sur un ton plus critique, Theresa May a jugé lundi que la crise migratoire était "exacerbée par des vagues sans précédent de migrations non contrôlées", tout en appelant à un renforcement des contrôles des migrants aux frontières.

Mme May, dont c'est la première participation à l'Assemblée générale en tant que chef du gouvernement britannique, a également rencontré des dirigeants de Wall Street pour discuter des conséquences du "Brexit", selon deux sources proches.

Avec AFP

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