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Israël: l'état de Peres connaît une "certaine amélioration" mais reste critique


L'ancien président israélien et Nobel de la paix Shimon Peres, aux côtés de la top model britannique Naomi Campbell, lors de la Journée de la Femme, à Tel Aviv le 8 mars 2016.
L'ancien président israélien et Nobel de la paix Shimon Peres, aux côtés de la top model britannique Naomi Campbell, lors de la Journée de la Femme, à Tel Aviv le 8 mars 2016.

L'état de santé de l'ancien président israélien et Nobel de la paix Shimon Peres a connu "une certaine amélioration" mais reste critique, après son hospitalisation en soins intensifs à la suite d'un accident vasculaire cérébral majeur, a dit l'un de ses médecins mercredi.

"Après 24 heures d'examens, je peux dire qu'il se trouve toujours dans un état critique, mais nous observons une certaine amélioration", a dit le professeur Yitzhak Kreiss, directeur de l'hôpital Tel-Hashomer à Ramat Gan près de Tel-Aviv, où le 9e président israélien a été admis en urgence mardi soir.

M. Peres a subi mardi un accident vasculaire cérébral majeur et a été placé sous sédatifs et sous respirateur artificiel aux soins intensifs de l'hôpital Tel-Hashomer, le plus grand établissement israélien, à Ramat Gan près de Tel-Aviv.

Il a passé la nuit sans nouvel incident. Il se trouvait mercredi "dans un état critique mais stable", a dit Raphy Walden, son médecin personnel et gendre.

Pour la première fois, M. Walden a osé un début de pronostic. "Les chances de survie sont plutôt bonnes". Il a vu une "lueur d'espoir" dans le fait que M. Peres avait réagi et apparemment suivi ce qu'on lui disait quand l'équipe médicale a brièvement diminué l'administration des sédatifs.

"Il a serré ma main et écoutait et comprenait sans aucun doute ce qui se passait", a-t-il ajouté.

'Optimisme prudent'

Zeev Feldman, neurochirurgien faisant partie de l'équipe de médecins, a lui aussi parlé "d'optimisme prudent" devant les phases de conscience partielle du patient.

Il a souligné que les prochaines 48 à 72 heures étaient cruciales: certes la situation de M. Peres est stable, mais de "mauvais scénarios" peuvent se produire et c'est bien pourquoi il est en soins intensifs et sous surveillance étroite.

Les médecins ont décidé de ne pas opérer pour l'instant. Le temps sera le meilleur facteur de récupération et il dira aussi si M. Peres gardera des séquelles durables, selon lui.

Les médecins devaient à nouveau tenter de réduire la sédation et un autre bulletin de santé était annoncé autour de 16H00 (13H00 GMT).

La nouvelle de cette hospitalisation, bien qu'il s'agisse de la troisième cette année, a causé un choc en Israël et provoqué une vague de sympathie à l'étranger selon les proches de M. Peres.

Au coeur des grandes batailles de la courte histoire d'Israël et des farouches controverses d'un monde politique israélien féroce, M. Peres est devenu une personnalité consensuelle, considérée comme un sage de la nation.

Premier ministre à deux reprises, entre 1984 et 1986 et en 1995-96, puis président de 2007 à 2014, il a occupé pendant plus de 50 ans de vie publique de nombreux postes à responsabilité: Défense, Affaires étrangères, Finances...

A l'étranger aussi, celui qui négocia avec les Palestiniens et se décida à discuter avec Yasser Arafat qu'il considérait comme un "terroriste", M. Peres jouit d'une considération telle que l'ex-président américain Bill Clinton l'appelle son ami et que, cette année encore, le vice-président américain Joe Biden et le Premier ministre français Manuel Valls lui rendaient visite.

'Des heures difficiles'

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rapidement réagi à la nouvelle de l'hospitalisation de son ancien adversaire, survenue le jour anniversaire de la signature le 13 septembre 1993 des accords d'Oslo qui ont jeté les bases de l'autonomie palestinienne.

"Shimon, nous t'aimons et tout le peuple espère ta guérison", a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Reuven Rivlin, qui a succédé à M. Peres à la présidence en 2014, a dit prier "avec le peuple tout entier pour le rétablissement de mon ami Shimon".

Le fils de M. Peres, Chemi, veut rester "optimiste". "Mais nous vivons des heures difficiles. Je veux dire à tous que rien n'était plus important pour mon père qu'Israël et son peuple. Mon père est un être unique. Je prie pour lui et je demande à tous ceux qui prient de continuer à prier avec nous".

A 93 ans, M. Peres est resté actif à travers son Centre Peres pour la paix, qui promeut la coexistence entre juifs et Arabes, au moment où les perspectives de règlement du conflit israélo-palestinien ont rarement été plus sombres.

Ses activités avaient été interrompues en janvier par deux alertes cardiaques en dix jours. Entre deux séjours à l'hôpital, il avait exprimé sa volonté de se remettre au travail.

Interrogé en février par le magazine Time sur ce dont il était le plus fier, il répondait: "Les choses que j'aurais à faire demain. Les choses qu'on a faites sont faites. Elles appartiennent au passé. Je me préoccupe surtout des choses qu'on peut et doit faire demain".

Avec AFP

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