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Un couvre-feu est imposé à Beni et Butembo en RDC


Des gens se disputent alors qu'une femme est transportée à l’hôpital de Beni, RDC, le 15 août 2016 après une vague de violences dans la région.
Des gens se disputent alors qu'une femme est transportée à l’hôpital de Beni, RDC, le 15 août 2016 après une vague de violences dans la région.

Les autorités congolaises ont décrété jeudi un couvre-feu à Beni et Butembo, deux villes de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), au lendemain de manifestations anti-gouvernementales violemment réprimées par les forces de l'ordre.

"Le gouvernement a décrété un couvre-feu de 19H00 à 06H00 (17H00 à 4H00 GMT) dans les villes de Beni et Butembo" a déclaré à l'aéroport de Beni, le ministre de l'Intérieur congolais Évariste Boshab.

"Pendant la période du couvre-feu, seules les forces de sécurité ont le droit de circuler", a expliqué à l'AFP le maire de Beni, Edmond Masumbuko.

Jeudi, les commerces sont restés fermés à Beni, a constaté un journaliste de l'AFP. Toute reprise est conditionnée par "la libération" de ceux qui sont venus "compatir et pleurer nos morts avec nous", a expliqué à l'AFP Ladislas Paluku, un commerçant de Beni soutenu par une dizaines de ses collègues.

La police et l'armée ont réprimé mercredi à Beni une manifestation contre l'inaction des autorités face aux violences qui, selon l'ONU, ont causé la mort de plus de 700 personnes depuis octobre 2014. Trois personnes, dont un policier, avaient été tuées lors de ces violences.

Le même jour tôt le matin, une colonne de centaines de manifestants partis de Butembo avaient rallié à pied Beni, à 54 km au nord.

"Lorsque les gens quittent une ville pour une autre, c'est une action préméditée, ils avaient l'intention de nuire", a déclaré M. Boshab, pour justifier les "arrestations administratives" de sept manifestants, promettant de les relâcher "après interrogatoires".

En visite-éclair à Beni mardi, le Premier ministre congolais Augustin Matata avait été hué par la foule qui l'a appelé à la démission, en accusant les autorités de n'avoir pas protégé la population.

La dernière tuerie d'envergure a vu 51 civils tués dans la nuit de samedi à dimanche dans des quartiers nord de Beni, à la lisière du parc de Virunga, repaire des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), selon un bilan de la société civile de Beni. Le gouvernement a évalué le total des morts à 42 et l'ONU a fait état "d'au moins 50 civils tués".

Le gouvernement congolais et la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) attribuent ces tueries aux rebelles des ADF. Une version partiellement remise en cause par des experts qui imputent également une part de responsabilité à des soldats de l'armée régulière.

Avec AFP

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