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Pyongyang annonce le décès "accidentel" d'un de ses principaux diplomates


故김양건 북한 노동당 비서 겸 통일전선부장(73세)
故김양건 북한 노동당 비서 겸 통일전선부장(73세)

Un des principaux diplomates nord-coréens, très proche du leader Kim Jong-Un, a péri dans un accident de la circulation, selon l'agence officielle nord-coréenne, ce qui risque de contrarier les efforts de réconciliation intercoréenne

Kim Yang-Gon, 73 ans, avait été personnellement impliqué dans de nombreuses négociations avec le Sud.

L'agence KCNA n'a donné aucune précision mercredi sur le mystérieux accident qui a coûté la vie au "camarade Kim Yang-Gon" se contentant d'indiquer qu'il était survenu mardi à 6H15.

Depuis son arrivée au pouvoir fin 2011, Kim Jong-Un s'est forgé une réputation de dirigeant impitoyable vis-à-vis des cadres qui lui déplaisent.

Rien n'indique que Kim Yang-Gon soit la dernière victime d'une purge, mais on ne peut pas non plus l'exclure, selon Yang Moo-Jin, professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul.

"Kim Yang-Gon était devenu trop proche du leader, ce qui a certainement suscité beaucoup de jalousie chez ses rivaux", avance-t-il.

En annonçant la liste des responsables nord-coréens qui assisteront jeudi aux funérailles d'Etat de Kim, KCNA a par ailleurs indirectement confirmé le retour aux affaires de deux autres dirigeants.

Parmi les 80 noms de cette liste, figure en effet celui de Choe Ryong-Hae, un homme un temps présenté comme le numéro deux du régime, mais dont les renseignement sud-coréens affirmaient récemment qu'il avait été envoyé dans une ferme pour être "rééduqué".

Autre nom sur la liste, celui de Won Dong-Yon, qui fut l'adjoint de Kim Yang-Gon et pourrait bien hériter de son poste, selon certains experts.

D'autres responsables déchus il y a quelques mois ont depuis été réhabilités. Autant de revers de fortune qui pourraient signaler une inflexion dans la politique de terreur de Kim Jong-Un.

- Condoléances du Sud -

Diplomate de carrière, Kim Yang-Gon a servi sous les trois générations de la "dynastie des Kim". KCNA le présente comme "le camarade le plus cher et le plus digne de confiance" de Kim Jong-Un.

L'agence qualifie ce décès de "grande perte", saluant la "loyauté admirable et la compétence" de Kim Yang-Gon.

Le ministre sud-coréen de l'Unification, Hong Yong-Pyo, a adressé un message de condoléances au Nord.

Kim Yang-Gon avait joué un rôle clé dans la réalisation du sommet de 2007 entre le numéro un nord-coréen de l'époque, Kim Jong-Il, et le président sud-coréen Roh Moo-Hyun.

Après le décès soudain de Kim Jong-Il en 2011, Kim Yang-Gon était devenu un proche confident du nouveau leader qu'il conseillait sur les relations internationales.

Il était en août l'un des deux délégués nord-coréens lors des négociations avec le Sud qui avaient permis d'enrayer une dangereuse escalade sur la Péninsule.

Pour Yang Moo-Jin, le décès de Kim "aura un impact négatif sur les relations intercoréennes".

"Vu la nature du régime, je ne vois personne qui puisse le remplacer pour ce qui est d'oser soumettre des idées politiques et des conseils au leader dans ces domaines", a-t-il dit.

D'autant que Kim Yang-Gon avait l'image d'un "modéré", selon Kim Yong-Hyun, professeur à l'Université Dongguk de Séoul.

L'annonce de sa mort a fait naître au Sud des interrogations sur une nouvelle manoeuvre du régime nord-coréen, d'autant que d'autres dirigeants du Nord ont péri dans des "accidents de la circulation".

Le diplomate Kim Yong-Sun, qui avait contribué à l'organisation du sommet historique de 2000 entre le président sud-coréen Kim Dae-Jung et Kim Jong-Il, a également trouvé la mort dans un accident de la route en 2003.

Ri Je-Gang, un autre haut responsable, a connu le même sort funeste en 2010, alors qu'il se disait qu'il était engagé dans une lutte de pouvoir avec Jang Song-Thaek, l'oncle du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.

Jang lui-même a survécu à un accident de la route en 2006 pour finalement être exécuté en 2013 pour trahison.

Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, il faut aussi chercher une explication de la récurrence des accidents chez les dirigeants nord-coréens dans leur comportement, et leur propension à prendre le volant pour rentrer chez eux à l'issue de soirées privées très alcoolisées.

Avec AFP

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